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Mali: Le Mali célèbre son nouveau président et salue ses soutiens durant la crise

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Source: Agence France-Presse
Country: Central African Republic, Mali

09/19/2013 23:10 GMT

Par Serge DANIEL, Sabine WIBAUX

BAMAKO, 19 septembre 2013 (AFP) - Le nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keïta a fêté jeudi devant une foule nombreuse à Bamako le début de son mandat, reconnaissant la dette "d'honneur et de sang" du Mali envers ses alliés français et africains qui ont chassé les groupes jihadistes du nord du pays.

Elu en août dernier, M. Keïta avait prêté serment le 4 septembre après avoir été officiellement investi lors d'une cérémonie institutionnelle. Celle de jeudi, en présence de près de 30 chefs d'Etat et d'une foule nombreuse au Stade du 26 Mars, visait à donner un cachet "populaire" et festif au début de son quinquennat, a expliqué une source officielle malienne.

Devant ses invités, M. Keïta a remercié les pays ayant participé à l'offensive lancée en janvier contre les groupes islamistes qui occupaient le nord du Mali.

Le Mali est désormais lié à ces alliés par "un pacte d'honneur et un pacte de sang", a-t-il lancé, réitérant des engagements pris le 4 septembre.

"J'ai le devoir de vous dire notre ambition résolue de reconstruction de l'Etat et de toutes les institutions", c'est "notre voeu le plus ardent" qui s'appuiera "sur les valeurs républicaines, singulièrement le respect de soi et d'autrui, l'égalité devant la loi, le mérite, la solidarité, une justice forte et impartiale. (...) La lutte contre la corruption est essentielle et elle sera implacable", a-t-il notamment dit.

"Nous avons gagné cette guerre!", a déclaré pour sa part le président Hollande, qui était déjà venu au Mali en février. "Nous sommes à son aboutissement, car c'est une victoire, une grande victoire pour le Mali que nous fêtons aujourd'hui", a-t-il estimé, en assurant que Paris "restera aux côtés du Mali" tant qu'il sera menacé et l'accompagnera vers la réconciliation et le renouveau économique.

"La gangrène demeure et peut revenir"

La France a été le fer de lance d'une intervention militaire internationale toujours en cours, ayant permis de chasser du Nord malien les groupes jihadistes qui ont occupé cette région pendant plusieurs mois en 2012.

Parmi les chefs d'Etat présents jeudi à Bamako figuraient le Tchadien Idriss Deby Itno, dont les troupes (2.000 hommes) ont été, avec les Français, en première ligne dans les combats violents contre les jihadistes; l'Ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao); le roi Mohammed VI du Maroc, qui se déplace rarement pour ce genre d'évènement.

A l'instar de M. Hollande, tous trois se sont exprimés à la tribune et ont félicité M. Keïta pour son élection, l'encourageant face à l'ampleur de sa mission.

M. Deby Itno a lui aussi estimé que son pays est désormais lié au Mali par "un pacte de sang", alors qu'au moins 38 soldats tchadiens sont morts au combat contre les islamistes. Les "terroristes" ont été vaincus, "mais la gangrène demeure et peut revenir à tout moment", a-t-il mis en garde.

Pour Mohammed VI, le Mali a traversé la crise et organisé une présidentielle avec succès, donnant "la réponse la plus judicieuse aux errances (...) des radicaux et extrémistes de tous bords".

Profitant de son séjour de quelques heures au Mali, François Hollande a évoqué avec plusieurs de ses homologues africains la question des Français otages au Sahel par des groupes armés, et la situation en Centrafrique, en proie à des violences depuis la prise du pouvoir par la coalition rebelle du Séléka en mars dernier.

La Centrafrique à l'agenda

Il a estimé que la France aurait "sans doute à être davantage présente" dans ce pays d'Afrique centrale.

S'exprimant devant les soldats français de la mission Serval, le chef de l'Etat a déclaré: "Les Français sont fiers de vous partout où vous êtes et notamment en Centrafrique où nous aurons sans doute à être davantage présents".

Auparavant, lors d'une conférence de presse, il avait prévenu qu'il "ne resterait pas sur la réserve". "Pourquoi? Parce que le chaos engendrera le terrorisme", a-t-il poursuivi, en citant "les femmes victimes de viols", "les enfants déplacés, perdus", "les villages anéantis". Il a aussi assuré que la France travaillait pour donner à la force africaine en Centrafrique "l'ampleur nécessaire".

La France veut à cette occasion "encourager" le Tchad, le Gabon et le Cameroun -principaux contributeurs de la force actuellement en cours de déploiement en Centrafrique sous l'égide de l'Union africaine-, selon l'entourage du président français. L'idée est de "permettre à cette force de s'appuyer sur une résolution du Conseil de sécurité", a-t-on ajouté de même source.

En phase avec M. Hollande, le président tchadien Idriss Deby Itno a mis en garde sur la persistance de la menace jihadiste en Afrique, et plaidé pour une action en Centrafrique, qui risque, selon lui, de devenir "un sanctuaire de terroristes".

La grande fête de Bamako était perçue par beaucoup de Maliens comme une manière de rendre hommage "en terre malienne"à François Hollande pour avoir initié l'intervention militaire qui, selon certains d'entre eux, les a "extraits d'entre les cuisses d'un éléphant".

En plus de la réconciliation nationale, les nouvelles autorités devront également redresser le pays dont l'économie a été ruinée par la crise, pouvant compter en cela sur l'aide de la communauté internationale qui a promis en mai au Mali une aide massive de 3,2 milliards d'euros.

Autre mission en vue: l'organisation de législatives, fixées par le gouvernement à novembre et décembre, décision contestée par des partis qui ont dénoncé une absence de concertation.

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© 1994-2013 Agence France-Presse


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