Le PAM fournit une assistance alimentaire à des personnes vivant avec le VIH ainsi qu’à des orphelins et aux orphelins et autres enfants devenus vulnérables à cause du sida dans six villes du Burkina Faso. Voici le récit d’une jeune mère ‘Sarah’ qui fait partie des 12 000 bénéficiaires recevant un appui nutritionnel vital du PAM dans le pays.
par Peter Jourdan
OUAGADOUGOU- ‘Sarah’ est veuve. Tout récemment encore, elle vivait avec ses enfants, de la vente de mangues au marché de Bobo-Dioulasso, à l’ouest du Burkina Faso. En 2012, elle est tombée malade et s’est rendue à l'hôpital, où elle a appris qu'elle était séropositive.
Au moment où elle avait appris qu’elle était infectée par le VIH, elle avait perdu beaucoup de poids et était très affaiblie. Les rumeurs avaient déjà commencé à se répandre, et beaucoup de ses proches avaient commencé à l’éviter, la soupçonnant d’être porteuse de la maladie. Son petit commerce en a souffert car ses clients ont cessé d'acheter ses mangues. C’est pour cela même aujourd’hui, elle préfère ne pas donner son vrai nom. «Je ne peux pas révéler mon identité car la stigmatisation qui entoure les personnes vivant avec le VIH est encore trop forte,», dit-elle.
Parmi les nombreuses activités de son programme d’intervention au Burkina Faso, le PAM soutient quelques 12 000 personnes diagnostiquées récemment comme étant porteuses du VIH, dont 5 000 orphelins et autres enfants devenus vulnérables à cause du sida. Dans ce cadre, le PAM coopère avec des organisations de la société civile et distribue du maïs, du haricot, du CSB (Corn Soya Blend) qui est un mélange de soja fortifié, de maïs et d'huile végétale, afin d'assurer un régime complet et nutritif aux personnes les plus vulnérables atteintes du VIH. Des démonstrations culinaires et des cours d’éducation nutritionnelle sont également prévus pour les bénéficiaires de ce programme.
Mieux se nourrir et se soigner
«Le PAM me donne la nourriture dont j'ai besoin pour au moins trois repas par jour. Maintenant, j'ai l'esprit tranquille, sachant que j'ai de quoi me soigner et me nourrir, Ce complément nutritionnel me permet de mieux adhérer au traitement et de combattre plus favorablement l'infection», dit Sarah. Mes enfants ne se battent plus pour la nourriture ; ça me fait plaisir de les voir grandir normalement et aller à l'école."
Non traitée, l'infection du VIH provoque de graves dommages au système immunitaire et conduit plus généralement à la perte de poids. La stigmatisation, le rejet social, plus les difficultés alimentaires et nutritionnelles ne peuvent que conduire à la malnutrition. Les enfants rendus orphelins par le sida sont souvent pris en charge par les parents des défunts ou d'autres personnes qui elles-mêmes éprouvent souvent des difficultés d’accès à l’alimentation. Ainsi, de nombreux enfants se retrouvent dans la rue.
La pandémie du VIH en Afrique de l'Ouest montre de grandes variations, dont les plus affectés sont les groupes marginalisés de la société. En 2012, environ 1,6 million de personnes vivant avec le VIH et les orphelins et autres enfants devenus vulnérables à cause du sida ont bénéficié d’un appui nutritionnel du PAM dans le cadre de ses programmes de nutrition à travers le monde. Pour Sarah, la situation est désormais plus claire, avec la bonne nutrition et les soins adaptés, elle a retrouvé ses forces.
Espérons qu’avec l’appui des programmes d’assistance alimentaire sensibles au VIH, elle pourra un jour être en mesure de reprendre son commerce de fruits au marché, et de soutenir de nouveau sa famille.