(Bamako, 27 mai 2013): L’accès à l’eau potable, à l’électricité et une disponibilité suffisante des vivres sont parmi les plus grandes priorités de la ville de Gao qui compte environ 70 000 habitants. Ceci a été rapporté à la suite d’une mission conduite dans la ville le 25 mai par M. Aurélien Agbénonci, Coordonnateur de l’action humanitaire au Mali, accompagné des Représentants du Programme Alimentaire Mondial (PAM), de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA). La délégation a rencontré les autorités régionales, les acteurs humanitaires et les associations locales de femmes et de jeunes.
« J’ai été touché par les témoignages sur les conditions de vie à Gao qui ne s’améliorent pas aussi rapidement qu’on auraient espéré », a déclaré M. Aurélien Agbénonci. « Il est urgent d’accélérer la reprise des services sociaux de base et la capacité de réponse aux besoins de la population. L’action des acteurs humanitaires dans des conditions extrêmement difficiles doit être louée mais plus de ressources sont nécessaires pour alléger les souffrances des populations les plus vulnérables» a ajouté M. Agbénonci.
L’accès à l’eau potable s’est détérioré récemment à Gao en raison du dysfonctionnement du système de distribution causé, entre autres, par les pannes des groupes électrogènes et le manque d’électricité. La quantité d’eau potable disponible a diminué de près de 60% au cours de ces dernières semaines. Dans certains quartiers, il n’y a pas d’eau et pour s’approvisionner les populations sont obligées de se déplacer dans d’autres localités. Selon les personnes rencontrées, la situation est encore plus préoccupante en milieu rural où le fleuve reste la seule source d’eau. Cette situation suscite de vives inquiétudes au vu de la réapparition du choléra dans le cercle de l’Ansongo où 22 cas de choléra dont deux décès ont été enregistrés entre le 8 et le 22 mai. Les autorités sanitaires, appuyées par les organisations humanitaires, ont mené des actions de riposte immédiates pour contenir l’épidémie. Depuis le 23 mai, aucun cas de choléra n’a été rapporté mais la menace épidémique reste une réalité au regard de la précarité des conditions d’accès à l’eau et à l’hygiène.
Malgré les distributions de vivres en cours qui touchent environ un tiers de la population, les besoins restent partiellement couverts car un nombre croissant de familles est touché par la crise alimentaire qui affecte tout le nord du pays. Ces familles demandent une meilleure prise en compte de leurs besoins dans les programmes d’assistance humanitaire.
« La réhabilitation du système de distribution de l’eau ainsi que l’augmentation de l’assistance alimentaire sont une impérieuse nécessité à Gao et requièrent des actions immédiates afin que les populations puissent vivre dans de meilleures conditions», a dit M. Agbénonci qui a également indiqué que les agences des Nations Unies sont en train d’accroître leur présence à Gao en vue de renforcer leurs actions .
« Nous avons déployé du personnel à Gao pour renforcer les mécanismes de coordination humanitaire afin de mieux répondre aux besoins des personnes affectées par la crise et de mieux identifier les besoins qui restent à être couverts » a déclaré M. Noel Tsekouras, du Bureau de OCHA au Mali.
Au 27 mai, l’appel de fonds humanitaire (CAP) pour le Mali a reçu environ 116 millions de dollars sur une requête globale de 410 millions de dollars, soit un taux de financement de 28 pour cent.