(Ouagadougou/Dakar, 23 octobre 2012): Une mission humanitaire de haut niveau dans la région sahélienne de l’Afrique de l’Ouest, menée conjointement par l’Organisation de coopération islamique (OCI) et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (UNOCHA), a terminé sa visite au Burkina Faso dimanche, après avoir passé du temps au Mali et au Niger.
Eprouvé par une série de crises alimentaire et nutritionnelle depuis 2005, le Burkina Faso connaît une fois encore une urgence humanitaire. En effet, près de trois millions de personnes ont souffert de la faim cette année, dont 100 000 enfants qui se trouvent confrontés à des risques de malnutrition aiguë sévère.
La situation a été exacerbée par l’afflux de près de 35.000 réfugiés maliens fuyant l’insécurité dans le nord du Mali et qui ont trouvé refuge dans des communautés d’accueil déjà éprouvées.
« Il ne fait pas de doute que l’action du gouvernement, appuyé par la communauté humanitaire a permis d’éviter une catastrophe humanitaire au Burkina Faso », a déclaré l’Ambassadeur Yehia Lawal, Directeur du Département Afrique de l’OCI. Celui-ci conduisait conjointement la mission aux côté de Pascal Karorero, Coordonnateur Humanitaire et Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Burkina Faso. « Toutefois, nous ne pouvons pas sous-estimer la gravité de cette crise dans ce pays ainsi que dans l’ensemble de la région du Sahel qui exige que nous travaillions ensemble, Aucun pays ou organisation, a-t-il dit, ne pourra vaincre seul le cycle infernal de la faim qui coûte des centaines de milliers de vie même en situation hors crise».
Après avoir rencontré les membres du gouvernement ainsi que ceux de la communauté humanitaire, la mission s’est rendue dans le camp de Mentao Nord abritant des réfugiés maliens qui ont fui l’insécurité au Nord de leur pays. Elle s’est entretenue avec les autorités régionales et les réfugiés qui ont exprimé leur gratitude au Burkina Faso pour l’élan de solidarité à leur égard et le sentiment de se sentir protégés. Ils ont exprimé aussi l’espoir de pouvoir rentrer dans leur foyer, précisant que ce dont ils avaient le plus besoin de la part de la communauté internationale ce ne sont pas uniquement des vivres ou de l’eau mais aussi la possibilité de retourner dans un pays pacifié.
A l’heure actuelle, 56 organisations humanitaires sont présentes au Burkina Faso. Les agences des Nations Unies et leurs partenaires ont fourni une aide nutritionnelle à plus de 200 000 personnes. Plus de 800 000 personnes ont également bénéficié d’une aide alimentaire et près de 600 000 personnes ont reçu une aide à l’agriculture. Toutefois, même lorsque les récoltes sont bonnes, un million de Burkinabés ne mangent pas à leur faim.
«Cette mission intervient à un moment crucial où la nécessité de trouver un nouveau paradigme permettant de renforcer la capacité des populations les plus vulnérables à absorber les chocs successifs s’impose.», a déclaré à son tour Pascal Karorero. « Ce n’est que de cette manière que nous ferons une différence durable dans la vie de millions de personnes dans le Sahel et au Burkina Faso en particulier», a –t-il conclu.