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Mauritania: Conditions sanitaires précaires pour les réfugiés maliens

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Source: MSF
Country: Mali, Mauritania

Le conflit au nord du Mali continue d’entraîner le déplacement de dizaines de milliers de personnes dans la région africaine du Sahel. Dans les camps de réfugiés, les conditions de vie sont inacceptables et sont sources de maladie et de souffrance.

Selon le Haut commissariat aux réfugiés des Nations Unies, près de 150 000 réfugiés vivent aujourd’hui dans des camps de réfugiés au Burkina Faso (Ferrerio, Dibissi, Ngatourou-niénié et Gandafabou), en Mauritanie (Mbéra) et au Niger (Abala, Mangaize, Ayorou). Depuis mars 2012, Médecins Sans Frontières (MSF) est présente dans ces huit camps du Sahel afin de fournir des soins de santé primaires, maternels et un suivi nutritionnel à ces populations vulnérables. MSF, en collaboration avec les autorités locales, veille à offrir les premiers soins ainsi qu’une vaccination contre la rougeole aux enfants âgés entre six mois et 15 ans. Ce sont près de 12 000 consultations et 5 000 vaccinations qui ont été enregistrées depuis le début de l’année.

Depuis janvier 2012, près de 67 000 réfugiés, majoritairement des femmes et des enfants, sont arrivés en camion ou à dos d’âne dans la ville de Fassala en Mauritanie. « Au poste frontière de Fassala, certains sont arrivés assoiffés et ont présenté des signes de fatigue », explique Nawezi Karl, responsable des projets MSF en Mauritanie. Après avoir été enregistrés par les autorités, les réfugiés patientent dans un camp de transit avant d’être transférés vers le camp de Mbéra, un village perdu au milieu du désert mauritanien, à 30 kilomètres de la frontière malienne.

Conditions d’accueil précaires dans les camps

À Mbéra, les réfugiés sont entièrement dépendants de l’aide humanitaire nécessaire à leur survie. À ce jour, le nombre de tentes distribuées reste insuffisant. Ainsi, les familles restent réunies sous de grandes tentes appelées « sites d’accueil » où elles sont exposées aux intempéries. Lassées d’attendre, elles se voient contraintes de construire elles-mêmes des abris de fortune à l’aide de nattes de paille et de morceaux de tissu afin de se protéger des tempêtes de sable et de la poussière. « En Mauritanie, comme ailleurs, en raison des conditions précaires, les réfugiés souffrent principalement de diarrhées, d’infections respiratoires et d’infections cutanées », constate Nawezi Karl.

Les familles fuient dans la panique

En 2012, les réfugiés traversaient la frontière de manière organisée, mais en raison de l’augmentation des activités militaires au Mali, près de 14 000 réfugiés ont quitté en hâte les villes de Tombouctou, Léré, Goundam, Larnab et Nianfuke. Beaucoup sont arrivés avec presque rien après avoir voyagé pendant plusieurs jours. « Les récents développements du conflit ont créé la panique au sein de cette population qui a fui par peur d'être prise entre deux feux », raconte Nawezi Karl.

La malnutrition comme préoccupation constante

En novembre 2012, une enquête nutritionnelle menée à Mbéra révélait que près d’un enfant sur cinq (17 pour cent) était malnutri et que 4,6 pour cent des enfants souffraient de la forme la plus sévère de malnutrition après leur arrivée dans le camp. Les équipes médicales de MSF ont donc renforcé leurs activités pour prévenir et soigner les cas de malnutrition sévère. « Le principal défi est de s’assurer que les enfants soient vaccinés, soient protégés du paludisme et aient accès à une nourriture adaptée à leurs besoins », précise Nawezi Karl.

Afin de prendre en charge les enfants les plus sévèrement malnutris, MSF a mis sur pied des centres de nutrition thérapeutique qui ont déjà admis 1000 enfants dans les trois pays. Les enfants malades sont nourris avec du lait spécial, puis des aliments thérapeutiques riches en nutriments. Comme les enfants malnutris sont les plus susceptibles de contracter d’autres maladies (par ex. rougeole, paludisme et diarrhée), une surveillance médicale étroite est nécessaire.

Pour ses activités au Mali, MSF ne reçoit pas de fonds des gouvernements, ses activités étant exclusivement financées par des dons privés.


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