- RÉSUMÉ :
L’évolution rapide du conflit malien en janvier 2013 et la prise de contrôle des principales villes du nord Mali par les armées maliennes, françaises et de l’Union Africaine laissent entrevoir un retour spontané des populations déplacés vivant dans les régions sud du Mali depuis le début du conflit en 2012.
Dans ce contexte, l’OIM Mali a réalisé une enquête d’intention auprès de 836 familles déplacées du Nord Mali vivant actuellement sur les régions de Bamako et Koulikoro ayant été recensés par la Matrice de Suivi de Déplacement (DTM). L’enquête a été réalisée par téléphone entre le 2 et le 4 février 2013.
Les principaux résultats sont les suivants :
93% des ménages déplacés ont l’intention de retourner sur leur région d’origine ;
Sur les ménages déplacés souhaitant retourner :
o 92% retourneront dans leur ancien habitat ;
o 23% souhaitent rentrer dès février, 32% entre mars et la fin de l’année. 40% sont indécis quant à la date de retour ;
o Les ménages basent ce choix de la date de retour sur (QCM) : un retour de la sécurité dans le nord (62%), le calendrier scolaire (37%), le calendrier agricole (5%) ;
o Selon 89% des interrogés, la sécurité va revenir rapidement au nord Mali, ce qui laisse présager de rapides départ vers le nord dès que la situation sécuritaire le permet. o Trois besoins prioritaires ont été identifiés sur les zones de retour : alimentaire, transport et abri.
En extrapolant ces résultats aux données de la Matrice de Suivi des Déplacement (DTM) qui enregistre les déplacés sur Bamako et Koulikoro, il peut être estimé qu’un peu moins de 2 000 ménages en provenance de ces deux régions vont revenir dans le nord dans les plus brefs délais moyennant une amélioration de la situation sécuritaire. Ces estimations ne prenant en compte que les déplacés vivant à Bamako et Koulikoro (un tiers du nombre total de déplacés dans le pays), il faut s’attendre à un flux de déplacés important.
Ce flux de retour sur les prochains mois doit être pris en considération dans les stratégies de réponse au « retour ». Un travail important sur les gares de transit, notamment pour y faciliter l’accès aux infrastructures d’eau, d’hygiène et d’assainissement et un travail de protection et accompagnement des plus vulnérables doit être mis en place. Sur les zones de retour, sans inciter actuellement au déplacement, il est important de lancer une réflexion sur l’accompagnement possible aux ménages les plus vulnérables qui vont retourner dans le nord Mali.