Les organisations humanitaires ont appelé, ce vendredi à Genève, à renforcer d’urgence l’aide internationale aux réfugiés et déplacés maliens. Selon le HCR, 230’000 déplacés dans le pays et 150’000 réfugiés ont besoin d’assistance. Le HCR évoque une détérioration de la situation humanitaire. De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avertit que le conflit s’ajoute à une situation de crise chronique du Sahel et à une situation alimentaire déjà difficile.
Le CICR a précisé que 15 blessés sont arrivés ces derniers à l’hôpital de Gao, soutenu par le CICR, et 35 blessés à l’hôpital de Tombouctou. En outre, 75 blessés sont soignés à Sevare et Mopti.
Les humanitaires notent que 50’000 déplacés par les combats sont arrivés récemment dans la capitale malienne. A Bamako, ils survivent dans des conditions précaires dans des faubourgs très pauvres, fait remarquer le HCR. Depuis le début de l’intervention française le 11 janvier, le HCR a recensé 9000 nouveaux réfugiés dans les pays voisins.
Les nouveaux arrivants continuent de témoigner au HCR qu’ils ont quitté leur maison à cause des frappes aériennes françaises et des combats, ainsi que du fait de leurs craintes sur l’application de la charia. Ils témoignent également de la pénurie croissante de nourriture et de carburant, car les marchés traditionnels ne peuvent se tenir. Un manque de céréales pousse les éleveurs à tuer quelques têtes de bétail car ils n’ont rien d’autre à manger ou à essayer de les vendre.
Certains réfugiés ont fait le voyage en voiture ou en camion, alors que d’autres sont arrivés en provenance du Mali à pied ou à dos d’âne. De nombreux réfugiés nouvellement arrivés attendent que d’autres membres de leur famille les rejoignent depuis le Mali dans les prochains jours.
«IL faut suivre la situation de très près, car des informations inquiétantes font état de déplacements importants de population dans le nord», a plaidé la chef des opérations du CICR pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest Yasmine Praz Dessimoz. Certaines informations inquiétantes font état d’importants déplacements de population dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou, dans le nord du pays. Craignant un rapprochement des combats, les habitants quitteraient les centres urbains. Le CICR et la Croix-Rouge malienne procèderont ces prochains jours à des évaluations de la situation.
Le CICR rappelle que des gens fuient la ville de Tombouctou, car ils ont peur d’être pris dans les combats qui se rapprochent». Quelque 7000 personnes, ayant fui les combats dans la zone de Diabali, ont reçu jeudi à Niono une aide de l’organisation humanitaire et de la Croix-Rouge malienne.
Pour les personnes déplacées ainsi que les réfugiés, les besoins immédiats concernent l’eau potable, la nourriture, l’abri et les soins de santé. Les conditions de vie sont particulièrement précaires pour les personnes déplacées. Le HCR finance des activités génératrices de revenus pour les personnes déplacées à Bamako, la capitale du Mali.
(Extrait sonore : Yasmine Praz Dessimoz, Chef des opérations du CICR pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest)