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Mali: Situation humanitaire en dégradation, difficultés d’accès aux informations

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Source: Caritas
Country: Mali

L’attaque surprise de Konna par les groupes armés qui occupent le nord du Mali et l’entrée en jeu des troupes de la France ont précipité la mobilisation du contingent de la CEDEAO dont les premiers éléments commencent à arriver à Bamako où sera basé vraisemblablement l’état major de ce contingent.

1.Situation actuelle sur le terrain La réunion des Chefs d’Etat Major des armées de la CEDEAO à Bamako cette semaine a abouti au déclenchement de la mise en place de la MISMA. Ainsi, après l’arrivée des français dès les premières heures de la reprise des combats, certains éléments des contingents devant constituer la MISMA sont arrivés à Bamako ce jeudi 17 janvier 2013. Il s’agit de 40 soldats Togolais, 50 Nigérians et quelques 200 Tchadiens, pré positionnés au Niger (certainement selon le plan stratégique d’intervention). A terme, c’est-à-dire d’ici le milieu de la semaine prochaine, tout les contingents devront être à Bamako pour prendre le chemin des théâtres d’opération : le nord (Douentza, Gao, Tombouctou, Kidal) et le nord-ouest du pays (Diabali, Léré, Nampala).
Au total près de 5000 soldats sont attendus sur le sol malien.

S’agissant des combats actuellement en cours, il faut signaler l’engagement des troupes au sol de l’armée Française dans la localité de Diabali, toujours aux mains de groupes armés. Sur ce terrain des combats, il est très important de relever que les combattants des groupes armés se sont fondus à la population locale. Ce qui amène à se poser la question suivante :

Que se passera-t-il (conséquences d’une telle stratégie) si l’armée Nationale, appuyée par les troupes de la MISMA décident de lancer une offensive d’envergure contre les groupes armés.
D’autre part, les routes entre les zones occupées par les groupes armés et le reste du pays sont entièrement coupées.

Il en est de même pour les communications téléphoniques (fixe et mobile). Il est donc actuellement très difficile pour les agences humanitaires de collecter les informations sans lesquelles un suivi de la situation humanitaire est pratiquement impossible. Les seules possibilités résident au niveau des téléphones satellitaires dont ne dispose pas encore Caritas Mali.

Au plan économique, en plus de la destruction des infrastructures déjà signalées (bombardement du Centre d’Aptitude Pédagogique de Douentza, la Douane de Gao, le Camp militaire de Gao, etc.), il faut mentionner l’arrêt des activités de contre-saison dans la zone Office du Niger (Markala, Kolongo, Dougabougou Niono Diabali). Ce qui va causer des pertes très importantes de revenus pour les ménages concernés et contribuer davantage à leur vulnérabilité.

2.Situation humanitaire et tendance Les affrontements entre l’armée nationale, soutenue par le contingent français et les groupes armés continuent dans la zone de Diabali. Pour le moment, les difficultés de communication limitent la possibilité d’avoir des chiffres sur les pertes en vies humaines ainsi que le nombre des blessés. Et le silence des militaires n’est pas pour faciliter la circulation de l’information.

Quant aux déplacements des populations, ils continuent et on note l’arrivée de milliers de familles dans les localités de Bamako, San, Ségou et Koutiala. De nombreuses autres familles ont préféré traverser les frontières pour se réfugier dans les pays voisins[1].
Nos équipes s’activent également à la collecte de données qui pourront être communiquées dans la prochaine note d’information.
Comme indiqué dans la note d’information n°1, les besoins des populations s’expriment en termes de :

  • Santé : civiles et militaires blessés ainsi que les populations déplacées et celles retenues sur les champs de combat ;

  • Alimentation ;

  • Approvisionnement en eau et articles essentiels d’hygiène ;

  • Abris et couvertures ;

En outre, la stratégie de fonte des combattants des groupes armés dans la population amène indubitablement les volets Protection et Plaidoyer qu’il convient d’envisager au même titre que les autres volets.

3.Réaction des agences: Cluster sécurité alimentaire Le cluster sécurité alimentaire, après sa première réunion du dimanche 13 janvier 2013, a tenu une seconde le jeudi 17 janvier 2013, à laquelle Caritas Mali a participé. Il est ressorti de cette rencontre essentiellement des informations sur les déplacements de populations, le risque de détérioration de la situation humanitaire dans les zones actuellement privées d’approvisionnement du fait de la fermeture des routes par les autorités militaires.

4.Actions entreprises par Caritas Mali Dans le cadre de la préparation de son intervention, Caritas Mali a eu une rencontre avec CRS le mercredi 16 janvier 2013, dans les locaux du Secrétariat National. Cette rencontre a débouché sur la nécessité de réaliser un assessment rapide afin de pouvoir apprécier l’ampleur des besoins d’intervention et tracer le mode d’intervention.

D’autre part, Caritas Mali tiendra une rencontre (Secrétariat National + Coordinations diocésaines) de validation de sa stratégie d’intervention les 24 et 25 janvier 2013.
De cette rencontre sortira le dispositif à activer, en tenant compte des prévisions du plan de contingence.
Afin de permettre la mobilisation des ressources nécessaires à l’intervention de Caritas Mali, le Secrétariat National a revu le budget de son EA 38/2012 Sahel relevant de sa gestion :

  • Formation : Gestion de la sécurité ;

  • Pré positionnement : Vivres (riz, mil/sorgho, haricot,: 1900 tonnes prévues pour la prise en charge de 46913 personnes déplacées pendant 3 mois ; : tentes (350), nattes (30000), couvertures (15000), kits de santé (1000) ;

  • Coordination.
    Les tonnages de vivres prévus sont actuellement disponibles sur les marchés de la place (et même dans les marchés de certaines de ces localités). S’agissant du transport, les localité de pré positionnement se situent toutes sur des axes bitumés et donc facilement accessibles et hors zone de combat. Les transporteurs sont également disponibles pour les opérations de transport.
    Dans chacune de ces localité de pré positionnement, il existe des magasins (privés) de grande capacité de stockage qui peuvent accueillir les tonnages prévus.
    Le processus de mise à jour complète du EA et du plan de contingence continue et les deux documents seront validés lors de la rencontre avec les coordinations diocésaines les 24 et 25 janvier 2013.

5.Attentes de Caritas Mali vis-à-vis des partenaires Les budgets adaptés au nouveau contexte du EA 2013, du EA 38/2012 Sahel relevant de la gestion de Caritas Mali montrent l’ampleur des attentes de Caritas Mali. Ces attentes se situent essentiellement à deux niveaux :

  • Mise en capacité d’intervention de Caritas Mali ;

  • Pré positionnement de vivres et NFI dans les cinq localités les plus affectées actuellement (Bamako, Ségou, San, Koutiala et Mopti).


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