Bruxelles, le 16 janvier 2013
L'UE a adopté une approche globale face à la crise dans la région du Sahel. En mars 2011, le Conseil s'est félicité de la présentation d'une stratégie de l'UE pour la sécurité et le développement dans la région du Sahel, qui se fonde sur les hypothèses selon lesquelles développement et sécurité sont étroitement liés et peuvent se renforcer mutuellement et que la crise complexe qui frappe le Sahel passe par une réponse régionale. Le 23 juillet, le Conseil a adopté des conclusions visant à accélérer la mise en oeuvre de cette stratégie.
L'UE est préoccupée par la détérioration de la situation politique, sécuritaire, humanitaire et des droits de l'homme dans la région du Sahel depuis le début de l'année 2000. Cette situation, bien qu'antérieure à la crise libyenne, a été exacerbée par les conséquences de cette dernière. À cet égard, la stratégie de l'UE pour la sécurité et le développement dans la région du Sahel, actuellement mise en oeuvre en Mauritanie, au Niger et au Mali, s'est avérée utile pour renforcer la cohérence de l'approche adoptée par l'UE face à la crise. L'UE a affecté plus de 660 millions d'euros à la région au titre du 10e Fonds européen de développement (2007-2013). Dans le cadre de sa stratégie pour le Sahel, l'UE a par ailleurs mobilisé des ressources financières supplémentaires en faveur de projets liés au développement et à la sécurité. Dotés d'un budget de 167 millions d'euros, ces projets s'articulent autour des quatre axes de la stratégie:
i) développement, bonne gouvernance et règlement des conflits internes;
ii) action politique et diplomatique;
iii) sécurité et État de droit; et iv) lutte contre l'extrémisme violent et la radicalisation.
Depuis le déclenchement des combats au début de l'année 2012 dans le nord du Mali, des groupes de diverses mouvances – dont la plupart entretiennent des liens avérés avec Al-Qaida – étendent leur influence et créent des zones refuges pour des activités terroristes et criminelles. Les violences ont contraint 446 000 Maliens à fuir leur foyer et ont encore aggravé la crise alimentaire. La famine menace plus de 18 millions de personnes dans toute la région du Sahel. Dans ce contexte, la Commission européenne a engagé un montant de 172 millions d'euros au titre du budget qu'elle consacre à l'aide humanitaire et a lancé un partenariat international pour la résilience au Sahel (Alliance globale pour l'initiative Résilience - AGIR).
En ce qui concerne la situation au Mali, le Conseil des affaires étrangères a indiqué dans ses dernières conclusions la détermination de l'UE de:
reprendre graduellement sa coopération au développement suspendue de manière provisionnelle après le coup d'état du 21 mars 2012, et ce dès l'adoption d'une feuille de route crédible pour atteindre ces objectifs et en fonction des avancées concrètes réalisées;
apporter un soutien financier à la mission internationale en soutien au Mali (MISMA) sous conduite africaine, à travers la Facilité de Paix pour l'Afrique;
déployer une mission de formation militaire, EUTM Mali, qui aura pour tâches précises de contribuer à la formation des capacités des forces armées maliennes, ainsi que de fournir formations et conseil en ce qui concerne le commandement et le contrôle, la chaîne logistique et les ressources humaines ainsi que dans le domaine du droit humanitaire international, la protection des civils et des droits de l'homme. La mission ne participera pas à des opérations de combat.
L'UE est résolue à contribuer activement à un processus de transition pacifique et crédible au Mali et à la recherche de solutions durables à la crise sécuritaire dans le nord du Mali et dans la région du Sahel en général, en étroite coordination avec d'autres acteurs régionaux et internationaux.