10 janvier 2013 – Le porte-parole des Nations Unies, Martin Nesirky, a exprimé jeudi la préoccupation de l'ONU concernant les informations de mouvements militaires de groupes rebelles armés autour de la ligne de front au nord du Mali.
« Nous demandons aux groupes rebelles maliens de respecter les résolutions 2071 et 2085 du Conseil de sécurité qui appelle à la rupture des liens avec les organisations terroristes », a déclaré M. Nesirky lors d'un point presse au siège de l'ONU à New York.
Selon la presse, des rebelles islamistes auraient pris le contrôle de la ville de Konna, une ville de 50.000 habitants, située à 700 kilomètres de la capitale malienne Bamako.
Depuis le début de 2012, le Mali fait face à une série de problèmes sécuritaires, politiques et humanitaires. Des combats entre forces gouvernementales et rebelles touaregs ont éclaté dans le nord du pays au mois de janvier. Depuis, des islamistes radicaux ont pris le contrôle de la région, imposant une version extrême de la charia, ainsi que des restrictions, qui visent les femmes en particulier.
La situation dans le nord du Mali a continué de ses détériorer au cours des trois derniers mois, avec la poursuite des violations flagrantes des droits de l'homme et de la destruction de sites culturels et historiques à Tombouctou. Plus de 412.000 personnes ont été contraintes de fuir la région et près de cinq millions au total ont été touchées par le conflit.
Une rencontre entre le gouvernement malien et les groupes rebelles est prévue pour le 21 janvier dans la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, afin de lancer les pourparlers de paix.
« Nous exhortons les parties prenantes à adhérer à la trêve conclue le 4 décembre 2012 à Ouagadougou et nous continuons d'appeler au dialogue pour trouver une solution à cette situation », a indiqué le porte-parole en rappelant que l'ONU soutien les efforts de médiation de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
La résolution 2071, adoptée par Le Conseil de sécurité en octobre envisage la possibilité de constituer une force internationale pour aider le Mali à rétablir l'unité de son territoire, et charge le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, à soutenir le processus politique de ce pays et de mettre des spécialistes de la planification militaire et des questions de sécurité à disposition de la CEDEAO et de l'Union africaine pour mener à bien la planification conjointe qui permettrait à cette force internationale de voir le jour.
La résolution 2085, adoptée en décembre, autorise le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), pour une période initiale d'un an. La force sera notamment chargée d'aider les autorités maliennes à reprendre les zones du nord su pays contrôlées par des groupes armés terroristes et extrémistes.
M. Nesirky a rappelé que le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, continue de soutenir les négociations politiques au mali, dont l'établissement d'un dialogue national inclusif et le développement d'une feuille de route pour la transition.