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Mali: Au Mali, le nouveau Premier ministre peut faciliter la résolution de la crise

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Source: Agence France-Presse
Country: Mali

12/12/2012 16:09 GMT

Par Serge DANIEL

BAMAKO, 12 déc 2012 (AFP) - Le nouveau Premier ministre du Mali, Diango Cissoko, nommé après le départ forcé de Cheick Modibo Diarra, s'attelait mercredi à former un gouvernement d'union ayant pour mission de mettre fin à l'instabilité politique et d'aider une intervention armée internationale contre les islamistes.

L'espoir est que M. Cissoko, considéré comme neutre à l'égard du président intérimaire Dioncounda Traoré, du Premier ministre démis et du chef des putschistes du 22 mars, le capitaine Amadou Haya Sanogo, renforce la stabilité du régime de transition à Bamako et facilite ainsi le déploiement d'une force internationale pour libérer le Nord occupé par les islamistes liés à Al-Qaïda.

Il devra notamment convaincre le capitaine Sanogo, qui, s'il a démenti mardi être opposé à l'envoi d'une force étrangère "tant que ça peut sauver des populations maliennes", est réticent à un un tel déploiement, préférant l'option d'une intervention malienne avec un soutien logistique international.

"La priorité, c'est la récupération du Nord et l'organisation des élections. Je veux faire un gouvernement d'union nationale", a déclaré juste après sa nomination le nouveau Premier ministre.

Mercredi, l'Union européenne a salué la "nomination rapide" de M. Cissoko, dont elle a souligné la "personnalité consensuelle", les "dons de négociateur" et la "bonne connaissance de la vie politique malienne".

Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise, a dit espérer la formation rapide d'un gouvernement qui "va s'atteler avec beaucoup de détermination à assurer un dialogue intérieur beaucoup plus fécond, à mobiliser réellement l'ensemble des composantes politiques et sociales du Mali pour gérer cette crise", et "à se mettre à notre disposition dans le processus de paix".

Diango Cissoko, grand commis de l'Etat, plusieurs fois ministre sous les régimes du dictateur Moussa Traoré et du président déchu Amadou Toumani Touré (ATT), a été nommé mardi soir par décret à la tête de l'exécutif.

Cette nomination a eu lieu moins de 24 heures après la démission forcée de Cheick Modibo Diarra, en poste depuis huit mois, sous la pression l'ex-junte militaire, déjà à l'origine en mars du renversement d'ATT.

Le capitaine Sanogo a justifié le départ de M. Diarra, un "ambitieux" qui ne reconnaissait pas l'autorité du président Traore, en l'accusant d'avoir été le "point de blocage" dans la résolution de la crise au Mali.

"Plus compétent et désintéressé"

La communauté internationale, inquiète des conséquences de cette nouvelle crise, a condamné les interférences de l'armée dans les affaires politiques maliennes, et le Conseil de sécurité de l'ONU a renouvelé ses menaces de "sanctions ciblées" contre les putschistes.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé "à la fin de l'ingérence des militaires dans la politique". La présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, a rappelé l’exigence de la subordination totale de l’armée et des forces de sécurité au pouvoir civil.

Mais, selon Gilles Yabi, du groupe de réflexion International Crisis Group (ICG) pour l'Afrique du l'Ouest, "Cheick Modibo Diarra était un obstacle aux progrès de la transition, dans tous ses aspects, qu'ils soient politiques ou qu'ils concernent la préparation d'une intervention militaire au nord".

Un sentiment largement partagé en Afrique de l'Ouest où les ambitions politiques de M. Diarra étaient mal perçues.

"La nomination d'un nouveau Premier ministre pourrait débloquer la situation. Diango Cissoko est un interlocuteur plus fiable, compétent, désintéressé que ne l'était Modibo Diarra", estime M. Yabi.

Ce changement à la tête de l'exécutif malien intervient alors qu'est attendu avant Noël le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'envoi d'une force armée internationale de 3.300 hommes. Dans une déclaration mardi, les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont souligné leur engagement "à autoriser dès que possible" ce déploiement.

L'armée malienne, sous-équipée et humiliée par les groupes armés islamistes dans le nord où elle a été défaite et n'est plus présente, ne contrôle plus que le sud du pays, dont la capitale Bamako.

bur-jb/stb/sba

© 1994-2012 Agence France-Presse


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