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Niger: Répondre aux besoins des réfugiés du Nigeria

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Source: Agency for Technical Cooperation and Development
Country: Chad, Niger, Nigeria

Depuis que les attaques de Boko Haram au Nigeria se sont intensifiées en 2013, des centaines de milliers de personnes ont été déplacées à travers la région. Ces populations se sont réfugiées au Tchad, au Niger et au Cameroun. L’aide humanitaire tarde encore à venir car il est difficile de localiser les déplacés, d’évaluer leurs besoins et d’intervenir dans des conditions sécuritaire.

Une situation alarmante

Au Niger, les 1500 habitants du village de Chetmari ont accueilli 2500 déplacés du Nigéria et partagent avec eux le peu de provisions et de biens qu’ils possèdent. Parmi les populations déplacées, il y a des personnes âgées, des enfants, des femmes enceintes, des bébés, et des mères allaitantes. Ibrahim, le chef du village, confiait aux équipes d’ACTED les difficultés rencontrées pendant la période de soudure : « Nos stocks sont bas et nous sommes des milliers de plus que la normale ». De plus, toute l'économie des zones d'accueil a été perturbée par la fermeture des frontières et les marchés sont très mal approvisionnés. Les femmes déplacées de Chetmari déclarent avoir comme seule source de nourriture les dons des communautés d'accueil. Le chef de village déplore également le tarissement du puit mais choisit de partager toutes les ressources disponibles avec les réfugiés. « Aujourd'hui ce sont ces gens qui courent se réfugier dans nos villages, mais demain cela pourrait être notre tour. C’est notre réalité aujourd'hui à Diffa ».

Le village de Chetmari n’est malheureusement pas une exception dans la région. En effet, 53% de la population vivant dans les zones touchées par les mouvements de population au Niger sont à risque d'insécurité alimentaire. Parmi les personnes déplacées, 63% ont un accès insuffisant à la nourriture dans la région de Diffa et 43% ont un accès insuffisant à l'eau. Les femmes et les enfants représentent 70% des 100 000 réfugiés et retournés au sud du Niger.

Au-delà des chiffres, aussi impressionnants soient-ils, ce sont les histoires individuelles qui choquent. Certains enfants traversent les frontières de leur propre chef, sans parents, ou adultes pour les soutenir sur leur chemin. Ils sont laissés sans soins, soutien ou protection. Au Tchad, à Baga Sola, Simon, un jeune garçon, a raconté sa fuite dramatique de 14 jours à travers le Lac pour atteindre la sécurité du camp de réfugiés de Dares Salam depuis son village au Nigeria qui a été brûlé et pillé. L’enfant n’a pas eu d’autre choix que de fuir. Simon a tenu à raconter son histoire aux équipes d’ACTED pour que le monde sache ce qui se passe au Nigeria.

La réponse humanitaire

Avec le HCR, les gouvernements hôtes, et grâce à la solidarité de la communauté internationale et à l’appui des bailleurs de fonds, les ONG comme ACTED viennent en aide aux populations les plus vulnérables en distribuant des vivres et des biens, en fournissant des services de santé et de protection, en construisant des latrines et en renforçant l'accès de l'eau. ACTED a mis en place un système de gestion de l’information à Diffa pour coordonner l’action humanitaire. Au sein des communautés d’accueil, ACTED permet un accès à l'eau et à l'assainissement et développe des activités de génération de revenus. La mise en place de camps de réfugiés dans la région de Diffa (à 50 kilomètres de la frontière) est également en cours.

Malgré tout, l'insécurité entrave gravement les efforts humanitaires pour accéder aux populations dans le besoin. Les acteurs humanitaires se trouvent aujourd’hui dans une course contre la montre pour sauver des vies. En raison du manque d'accès durable et sécurisé aux populations, les informations sont rares et incohérentes alors qu’elles sont un élément essentiel pour évaluer, comprendre, anticiper et répondre aux besoins. Des mesures doivent être prises pour s’assurer que les organisations humanitaires puissent fournir une assistance à ces populations vulnérables et que des vies puissent être sauvées.

Un plan régional d’intervention pour les réfugiés du Nigeria

Le Plan inter-agences d’intervention en faveur des réfugiés du Nigeria pour 2015 a été lancé à Dakar par la représentante régionale du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en Afrique de l’Ouest et par Emilie Poisson, directrice régionale d’ACTED en Afrique, qui était aux côtés des directeurs régionaux du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), du coordonnateur humanitaire pour le Sahel et du directeur d’IEDA Relief, présents pour co-présider ce lancement.

Ce lancement a été l’occasion pour ACTED de témoigner au nom des populations affectées que ses équipes côtoient quotidiennement dans les zones d’accueil des réfugiés, à Diffa au Niger et autour du Lac au Tchad. Les équipes d’ACTED sont en effet au cœur des zones touchées et peuvent témoigner de la situation dramatique dans laquelle se trouvent les populations aujourd’hui. ACTED a rappelé l’importance de prendre des mesures concrètes pour éviter une nouvelle crise humanitaire. Le plan inter-agence de réponse régionale aux réfugiés nigérians est un pas dans cette direction mettant en exergue clairement les besoins et les réponses appropriées. Il est temps de passer à l’action.


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