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Niger: Niger - Chemin de croix des populations fuyant les îles du Lac Tchad suite aux violences armées de Boko Haram

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Source: World Food Programme
Country: Niger, Nigeria

Un soleil de plomb s'abat sur Nuguigmi, à près de 1500 km de la capitale Niamey. A bord de l'appareil qui nous transporte, nous apercevons des populations rassemblées sur un large espace. Elles ont abandonné leur domicile sur les iles du Lac Tchad, après une attaque de Boko Haram qui a fait des centaines de morts en avril dernier. La tempête de sable, soulevée à l'atterrissage, laisse présager de la dureté des conditions de vie de la population sur ce site.

Nguigmi- Des milliers de personnes, (enfants femmes enceintes vieillards et jeunes hommes) sont éparpillés sur ce lieu d'accueil. Quelques arbustes clairsemés çà et là constituent les abris de fortune contre la canicule. Il n'y pas de tentes. Il n'y a pas d'eau potable. Les effets personnels sont amoncelés comme sur un dépotoir. Quelques enfants s'agrippent à leur mère tandis que d'autres, qui ont encore la force, se promènent. La désolation se lit sur les visages. «J'ai quitté l'île de karamga pour me réfugier à Nguigmi. L'attaque sur l'île a été d'une rare violence ; j'ai vu des corps ensanglantés et des morts autour de moi. C'est effroyable;» me confie Salem, 45 ans.

Plus de 25 000 personnes ont quitté les îles pour regagner soit Bosso, soit Nguigmi, soit la ville de Diffa sur demande expresse du gouverneur de la région, pour des raisons de sécurité.. Ils sont regroupés dans des zones de transit. Ceux qui le désirent sont rapatriés vers leur pays d'origine, principalement le Nigeria. D'autres regagnent les camps de réfugiés. Les conditions de vie dans les centres de transit sont difficiles. Il faut parcourir une longue distance avant de s'approvisionner en eau. La chaleur est épouvantable et les populations dorment sur le sable.

«Ça fait 4 jours que je vis à la belle étoile avec ma femme et mes 5 enfants. Il fait chaud, nous n'avons pas suffisamment de nourriture et je ne sais pas où je vais;» ajoute Salem les yeux remplis de larmes.

Un peu plus loin le gouvernement nigérien organise une distribution de vivres. Une image m'attire. Une femme avec un nouveau-né dans la file d'attente. Je m'approche d'elle. Elle m'explique qu'elle vient d'accoucher la veille. Le bébé n'a même pas encore 24 heures d'existence. Elle n'a rien à manger et a choisi de venir prendre des vivres distribués par le gouvernement. Elle se rendra à l’hôpital après, dit-elle .

Apres Nguigmi, je reviens à Diffa. Le centre de transit de la ville est bondé de monde. Femmes, enfants et jeunes sont entassés dans des camions. Ils veulent retourner au Nigeria. Là aussi j’assiste à une scène qui m’a marqué. Je vois une femme qui, se tordant de douleur est précipitamment descendue du camion assistée par la foule. Enceinte, le travail d’accouchement a commencé. Elle est immédiatement prise en charge par une équipe médicale installée dans le centre.

Le Programme alimentaire mondial a décidé de fournir des suppléments nutritionnels à près de 2500 enfants et femmes enceintes ou allaitantes dans les zones de transit pour lutter contre la malnutrition.

Déjà, l'organisation assiste près de 90 000 personnes refugiés déplacés et populations hôtes dans la région de Diffa.


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