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Mali: Paix au Mali: la communauté internationale tente d'arracher la signature de groupes rebelles

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Source: Agence France-Presse
Country: Mali

Bamako, Mali | AFP | mardi 12/05/2015 - 20:11 GMT

par Serge DANIEL

Malgré les violations répétées du cessez-le-feu au Mali depuis deux semaines, la communauté internationale tente d'arracher la signature d'une partie au moins de la rébellion à dominante touareg sur un accord de paix vendredi afin de revendiquer un succès, selon des experts.

Les ministres français et algérien des Affaires étrangères, Laurent Fabius et Ramtane Lamamra, ont appelé mardi à Alger toutes les parties à signer vendredi à Bamako l'accord paraphé le 1er mars dans la capitale algérienne par le camp gouvernemental, mais pas par la rébellion.

Des délégations des groupes de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, rébellion), se rendront mercredi à Alger pour parapher "en principe" cet accord, ont indiqué à l'AFP un responsable rebelle et une source de sécurité régionale.

"Demain, les groupes armés de la CMA partiront de Ouagadougou (Burkina Faso) et de Kidal (nord-est du Mali) pour en principe parapher l'accord de paix", a déclaré ce responsable, Almou Ag Mohamed, porte-parole du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA).

"Attendons le paraphe d'Alger", a ajouté M. Ag Mohamed, interrogé sur une éventuelle signature au Mali. "Nous voir à Bamako en train de signer vendredi relèverait du miracle", avait-il affirmé quelques heures auparavant, excluant une signature du document en l'état.

Une source sécuritaire régionale basée dans le bastion rebelle de Kidal a confirmé à l'AFP cette réunion, estimant que "sauf surprise de dernière minute, l'accord sera paraphé à Alger lorsque tous les délégués seront sur place mercredi".

Le cessez-le-feu est battu en brèche depuis la prise le 27 avril par des groupes pro-gouvernementaux des positions rebelles à Ménaka (nord-est), près de la frontière nigérienne.

La rébellion, invoquant la "légitime défense" contre l'armée et ses "milices affiliées", a répliqué par une série d'attaques, avec de nombreux morts de part et d'autre, dont une embuscade lundi qui a fait neuf tués et 14 blessés parmi les militaires.

'Phase d'évaluation'

Selon une source de sécurité de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), ces violences qui menacent la signature sont liées à l'échéance du 15 mai et visent à la fois à adresser un message au gouvernement et la communauté internationale, mais aussi, pour chaque groupe de la CMA, à "marquer son territoire".

Ainsi, face au HCUA, dont Kidal est le quartier général, la branche rebelle du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) a fait parler d'elle dans l'assaut de lundi, mené par un de ses officiers, tandis qu'une précédente série d'attaques aux environs était l'œuvre du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), selon cette source.

Les pressions se concentrent désormais sur les différents groupes de la CMA, qui ne "parle plus de l'intérieur d'une même voix", selon un document de la médiation consulté par l'AFP, alors que le chef de la Minusma Mongi Hamdi a indiqué la semaine dernière qu'il serait possible de signer séparément après le 15 mai.

"Vendredi, la locomotive va démarrer", affirme le sociologue malien Mamadou Samaké. "Maintenant, il y a des gares d'arrêt. Les acteurs pourront rentrer dans les wagons. Mais l'important, c'est de partir, de montrer qu'on avance", ajoute-t-il.

Une vision partagée par un très proche du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, selon lequel "on ne peut plus reculer, il faut démarrer, nos frères viendront".

"Mais vendredi, nous aurons probablement une bonne surprise, de voir de gros calibres de la CMA signer le document", a indiqué ce proche sous couvert d'anonymat.

Selon un diplomate africain en poste à Bamako, si au moins le HCUA signait, "la cérémonie de vendredi serait considérée comme un mini-succès".

Outre le le MNLA, le HCUA et une branche du MAA tous deux "en phase d'évaluation", la CMA comprend deux autres groupes qui pourraient signer vendredi, estime une source proche de la médiation internationale.

Selon Yvan Guichaoua, spécialiste du Sahel, "le paradoxe est que la médiation voulait que cette coalition (rebelle) soit forte, pour ouvrir les discussions d'Alger. Mais maintenant elle la souhaite faible, pour obtenir une signature".

Le nord du Mali est tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.

Les jihadistes ont été dispersés et partiellement chassés de cette zone par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et toujours en cours. Mais des zones entières échappent encore au contrôle du pouvoir central.

sd/mrb/sst/sba

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