12/01/2012 19:26 GMT
BAMAKO, 01 déc 2012 (AFP) - Plusieurs associations et partis politiques maliens se sont dits samedi contre toute négociation avec le groupe islamiste armé Ansar Dine et la rébellion touareg du MNLA, qui doivent entamer prochainement des discussions avec le pouvoir malien sous l'égide de la médiation burkinabè.
L'Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS), regroupant une vingtaine de partis et une dizaine d'associations et de mouvements, récuse également le président burkinabè Blaise Compaoré comme médiateur.
Elle "refuse toute négociation avec le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) et Ansar Dine (Défenseurs de l'islam)", affirme l'ADPS dans un "manifeste pour la Nation" publié à l'issue d'un forum à Bamako.
Selon la coalition, le MNLA et Ansar Dine "ne sont pas représentatifs des Touareg du nord du Mali, et les Touareg eux-mêmes sont minoritaires au sein des populations du Nord".
Ansar Dine, qui prône l'application de la charia (loi islamique), est un des groupes jihadistes qui occupent depuis huit mois le nord du Mali avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Tous ont pris le contrôle des vastes régions administratives du Nord (Kidal, Tombouctou et Gao) entre fin mars et début avril, à l'issue d'une offensive de près de trois mois menée avec le MNLA, qu'ils ont fini par évincer des principales villes en juin.
Médiateur dans la crise malienne pour la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), le président burkinabè Blaise Compaoré travaille à une solution négociée tandis que parallèlement se prépare une intervention armée africaine pour chasser les islamistes armés du nord du Mali.
Selon une source proche de la médiation, sous l'égide de M. Compaoré, le pouvoir malien, Ansar Dine et le MNLA devraient tenir leurs premières discussions la semaine prochaine à Ouagadougou.
Dans son "Manifeste pour la Nation", l'ADPS récuse le président burkinabè comme médiateur, estimant qu'il "applique une approche contraire aux intérêts du Mali". "Son attitude partisane en faveur des rebelles et leurs complices terroristes, le disqualifie comme médiateur crédible dans le règlement de la crise au Nord", affirme la même source.
Le manifeste rejette aussi "la plate-forme politique d'autonomie" du MNLA, réclame "l'organisation des élections avant la libération totale" du nord du Mali "et le retour de l'Administration et de l'armée malienne" dans les régions occupées.
"Nous devons compter d'abord sur nos propres forces, nous connaissons nos alliés, il faut leur faire appel pour libérer le pays", a dit devant la presse l'ex-Premier ministre malien Soumana Sako, président de l'ADPS.
Dans un rapport adressé le 28 novembre au Conseil de sécurité de l'ONU, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon avait mis en garde contre les risques d'une intervention militaire dans le nord du Mali, tout en relevant que "la force militaire sera sans doute nécessaire à un moment donné".
Réagissant à ce rapport, le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR), qui presse pour le déploiement d'une force africaine au Mali, a réitéré son appel pour l'intervention dans un communiqué transmis samedi à l'AFP.
"Le FDR espère vivement que le rapport" de M. Ban "ouvrira la voie à l'adoption d'une nouvelle résolution autorisant l'usage de la force contre les groupes armés terroristes et rebelles qui continuent à bafouer la souveraineté et l'intégrité territoriale du Mali", affirme-t-il.
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