L’initiative 4R, mise en place par le PAM et Oxfam, vise à aider les communautés à faire face au changement climatique et aux catastrophes. Rencontre avec Fatou Ba et son mari qui participe au projet au Sénégal.
Fatou Ba a 22 ans, elle est mère de 4 enfants et vit avec sa famille dans le petit village de Koundiaw Souare à 100 kilomètres de la ville de Tambacounda au Sénégal.
« Mon mari est un paysan ; mais lorsque la récolte n’est pas bonne comme cette année, il nourrit sa famille grâce à la vente du bois de chauffage. »
Aujourd’hui la vie de Fatou s’est considérablement améliorée. Son village est l’un des 16 villages du département de Koumpentoum qui bénéficie de l’assistance agricole innovante du projet 4R, une initiative du PAM et d’OXFAM America qui appui la politique de résilience du Gouvernement du Sénégal.
En raison des conditions climatiques difficiles et incertaines lors de la saison agricole 2014-2015, 300 producteurs ont pu recevoir une compensation du PAM pour protéger lors revenus, leur récolte et leur environnement.
Consciente des effets négatifs de la déforestation sur l’environnement, Fatou salue cette initiative conjointe qui a aidé sa famille pendant la période de soudure.
L’initiative 4R a encouragé Fatou et sa famille à participer à des projets pour développer la capacité de sa communauté à faire face au changement climatique et aux catastrophes. Elle a notamment participé à la construction de cordons de pierre, au désensablement des mares et à l’aménagement des plaines pour booster la production locale. Ces projets réalisés via l’initiative 4R développe la résilience des communautés en diminuant progressivement leur vulnérabilité face aux catastrophes.
« L’année dernière, mon mari et moi avons contribué à la construction d’une digue de plus de 730 mètres ; ce qui nous a fait bénéficier du soutien du PAM. Grâce à cette aide nous avons pu faire face à la période de soudure en achetant 1 sac de riz, 20 litres d’huile, du savon et du sel iodé dans la boutique du village » a-t-elle ajouté.
Fatou BaEn plus des travaux communautaires, Fatou Ba et son mari ont aussi mené des projets individuels, comme l’aménagement d’une fosse compostière pour fertiliser de façon naturelle le champ et augmenter ainsi la production ; mais aussi la plantation de vétivers qui contribue à lutter contre l’érosion des sols dans le village.
En 2014, 2000 producteurs de 16 villages ont participé à la composante transfert des risques du projet 4R. Parmi ces villages, Koundiaw Souaré, est la seule localité qui a connu un niveau de sinistre nécessitant une indemnisation des producteurs agricoles.
Les communautés de la région de Tamba ont été les premières bénéficiaires de ce programme de résilience qui a commencé au Sénégal en 2012, après avec une phase pilote expérimentée à Koussanar en 2013. Madame Ingeborg Maria Breuer, Directrice et Représentante du PAM au Sénégal s’est réjouie de l’engouement suscité par le projet 4R.
« En 2015, le PAM et OXFAM America comptent renforcer leur synergie pour convaincre les partenaires techniques et financiers de la pertinence de notre choix sur le projet 4R pour qu’ensemble nous puissions au plus vite parachever cette initiative, tripler la cible et encadrer 18.000 participants dans le bassin arachidier plus précisément dans les régions de Kaffrine, Kaolack et Fatick» a déclaré madame Breuer lors de la remise des indemnisations aux souscripteurs à l’assurance 4R.
Deuxième pays après l’Ethiopie à avoir expérimenté cette initiative pour la résilience des communautés rurales, les activités du 4R au Sénégal ont connu en 2014 une phase d’extension notamment dans les départements de Tambacounda, Koumpentoum, Kolda et Médina Yero Foulah.
L’initiative 4R en faveur de la résilience des communautés rurales vise à aider les communautés à faire face au changement climatique et aux catastrophes. Actuellement mise en place au Sénégal et en Ethiopie, le PAM a également lancé des projets pilotes au Malawi et en Zambie avec comme but d’atteindre 100.000 agriculteurs d’ici 2017. L’initiative combine quatre stratégies de gestion des risques : améliorer les ressources (réduction du risque), assurance (transfert du risque), microcrédit (prise de risque calculée) et épargne (réserve contre le risque).
