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Mauritania: Mauritanie: Aperçu des besoins humanitaires 2015

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Source: UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs
Country: Mali, Mauritania

PRINCIPAUX PROBLÈMES HUMANITAIRES

Les besoins humanitaires prioritaires identifiés en Mauritanie résultent des problématiques chroniques telles que le taux préoccupant de la mortalité infanto-juvénile, la prévalence élevée de la malnutrition aigüe, l’insécurité alimentaire et l’accès limité aux services sociaux de base. L’ampleur de ces besoins fluctue non seulement en fonction des périodes (récoltes, soudure), mais aussi au gré des chocs (environnementaux, économiques, sociopolitiques et des épidémies). Ces problématiques ont rendu vulnérable une couche de la population dont les besoins prioritaires méritent une réponse multisectorielle intégrée et adaptée. Le déficit pluviométrique et l’irrégularité des pluies pendant l’hivernage (saison des pluies) 2014 ont eu des répercussions négatives sur l’état de développement des pâturages et de la production agricole dont les conséquences négatives sont déjà prévisibles en 2015 sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages vulnérables (FAO).
Les estimations du Cadre Harmonisé (CH) montrent que près de 820 000 personnes en Mauritanie seront en risque d’insécurité alimentaire (phase 2 de l’échelle de mesure de l’insécurité alimentaire « sous stress ») entre janvier et mars 2015.
C’est dans ce contexte que plus de 48 000 réfugiés maliens enregistrés en Mauritanie continueront à avoir besoin d’une assistance humanitaire régulière dans le camp de Mbera.
A ce titre, les besoins prioritaires identifiés se définissent comme suit: 1 Amélioration de la sécurité alimentaire, prise en charge et prévention de la malnutrition, en ciblant les poches de vulnérabilité La production agricole a baissé lors de la campagne 2013-2014, notamment pour les principales spéculations (sorgho, mil). Aussi, la rareté des pâturages fragilise de plus en plus le secteur d’élevage. Avec les moyens d’existence déjà fragilisés par les crises récurrentes, on estime que 427 772 personnes seront en phase de crise et auront besoin d’assistance humanitaire d’urgence au premier trimestre 2015 (Phases 3 et 4 du CH).

  1. Les résultats de l’enquête nutritionnelle SMART d’août 2014 indiquent par ailleurs que dans un scenario critique, 147 507 personnes pourraient se trouver en situation de malnutrition aiguë, et seraient attendus dans les structures de prise en charge appropriées à travers le pays. Parmi elles, on compte 17 746 femmes enceintes et allaitantes malnutries, et 129 761 enfants de 6-59 mois, dont 33 757 malnutris aigus sévère (MAS) et 96 004 malnutris aigus modérés (MAM).
    Ces personnes vulnérables ont besoin d’une réponse multisectorielle intégrée et adaptée à travers des programmes de supplémentation alimentaire, de sécurité alimentaire, de vaccination, de soins médicaux pour les cas avec complications. Il leur faut aussi une assistance en éducation, protection, en eau, hygiène et assainissement et en activités de changement de comportement ciblant les pratiques familiales essentielles.

  2. Renforcement des moyens d’existence et des capacités de résilience des ménages L’élevage constitue environ 75 %% de revenu des ménages. On assiste actuellement à des déplacements en masse des bétails à la recherche des pâturages devenus rares en raison de la mauvaise répartition des pluies dans la région. Ainsi, les ménages d’éleveurs resteront encore longtemps loin de leurs terroirs, et leurs mécanismes d’adaptation sont ainsi soumis en perpétuelle dégradation. La production agricole continue à baisser.
    En dépit de la disponibilité sur le marché local, la hausse des prix des produits de première nécessité pousse les ménages à l’endettement, afin de couvrir les besoins les plus urgents.
    En vue de rompre le cercle vicieux de la vulnérabilité, il est urgent de soutenir les moyens d’existence des communautés par un accompagnement dans l’agriculture de proximité (maraichages), l’élevage de case (poulaillers, etc.), la pêche traditionnelle (étangs piscicoles), l’alphabétisation, l’accès à l’eau et à la santé, l’hygiène et l’éducation. Il faudra accompagner les communautés dans les initiatives collectives de réhabilitation/construction des puits/forages afin d’augmenter la disponibilité des pâturages. Les initiatives ayant un impact multisectoriel durable sur la sécurité alimentaire et la nutrition au travers d’un soutien à l’alimentation scolaire (sur la base potentielle d’achats locaux) sont aussi préconisées.

  3. Protection des populations vulnérables et assistance aux réfugiés Au courant de cette année, 48 000 réfugiés enregistrés dans le camp de Mbera continueront à avoir besoin d’une assistance humanitaire régulière dans le camp. Ce chiffre pourrait baisser au cours de 2015 sous l’effet combiné du faible nombre de nouveaux arrivants et de quelques retours spontanés vers le Mali. De plus, le processus d’enregistrement1 biométrique réalisés conjointement par le gouvernement et l’UNHCR aboutira à terme avec la « désactivation »progressive des personnes identifiées comme non éligibles au statut de réfugié. On estime que environ 20 000 personnes seront retirées de leur statut de réfugié entre décembre 2014 et mars 2015. En conséquence, ces personnes n’auront plus accès à l’assistance principalement alimentaire destinée aux réfugiés et devront réintégrer leurs villages dans la moughataa de Bassikounou. Cependant, ces personnes dont le statut sera « désactivé » sont néanmoins issues des couches vulnérables des zones rurales qui hébergent les réfugiés et les éleveurs nomades maliens, et dont la survie dépend presque entièrement de l’aide humanitaire. Le processus de « désactivation » risquerait donc d’accentuer l’extrême vulnérabilité des communautés dans ces villages d’accueil. Des mesures d’accompagnement sont envisagées pour augmenter la capacité de résilience des communautés d’origine dont sont issues les personnes « désactivées », de manière à les soutenir tout en préservant la cohabitation et la coexistence pacifique dans la moughataa de Bassikounou. L’objectif est d’améliorer l’environnement de protection mais aussi l’accès aux services de base (santé et éducation), à la nourriture, aux soins nutritionnels des réfugiés et des populations les plus vulnérables dans les communautés hôtes. D’autres facteurs exogènes ou des entraves aux droits humains (violence basée sur le Genre [VGB], mutilation génitale féminine [MGF], polygamie, discriminations), se rajoutent au lot du quotidien de personnes affectées, causant davantage d’abus, exploitations et autres formes de violations de leurs droits. Ces personnes ont besoin d’une assistance juridique soutenue, d’une protection sécuritaire, ainsi que d’une prise en charge sanitaire et psychosociale de qualité.

  4. Sensibilisation et prévention aux risques d’épidémies et de catastrophes naturelles Ces dernières années, les communautés urbaines et rurales ont été exposées au risque des pluies et aux conséquences des inondations, contribuant ainsi à accentuer leur niveau de vulnérabilité. Les partenaires d’aide ont souscrit aux initiatives CADRI3 et PREGEC4 en vue d’améliorer la préparation aux risques et la réponse aux urgences à travers un renforcement des systèmes d’alerte qui doit continuer. Sous le leadership du gouvernement, les partenaires d’aide disposent désormais du Plan National de contingence axé sur les inondations, mais qui envisage l’inclusion d’un cadre multi-risques.
    Etant donné l’évolution de l’épidémie d’Ebola dans la sous-région (plus spécialement depuis la présence de cas au Mali), il y a un risque considérable d’apparition de cas dans les pays jusqu’ici épargnés, comme la Mauritanie.
    Ainsi, Les partenaires collaborent aussi dans la mise en place du cadre de gestion de l’urgence de la maladie à virus d’Ebola (EVD) qui sévit dans la région. Toute réponse à cette maladie doit s’inscrire dans le cadre des droits de l’homme et notamment s’attacher au respect du droit à la santé, droit à l’éducation, au principe de nondiscrimination, droit à l’eau et à l’assainissement mais également au droit au développement et à l’Etat de droit.


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