La situation humanitaire au nord du Mali reste préoccupante. Les ménages ont des difficultés à cultiver leurs champs du fait de l’insécurité et du manque de semences. Pour aider ces populations, le CICR a distribué des vivres à quelque 400 000 personnes.
Les populations du nord du Mali continuent à avoir du mal à couvrir leurs besoins alimentaires de base même si les pluies ont été suffisantes. « Le conflit n'a pas permis à la majorité des familles de profiter de la saison agricole cette année. Les familles ont donc encore besoin d'une assistance alimentaire d'urgence en attendant de développer d'autres moyens de subsistance », affirme Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation régionale du CICR pour le Mali et le Niger.
Au moment où une intervention militaire est en préparation, le CICR rappelle que toute opération risque d'avoir un coût humanitaire. « Ces populations ont déjà des difficultés à accéder à l'alimentation et aux services de base. Nous demandons aux acteurs qui pourraient prendre part au conflit de prendre en considération l'impact humanitaire d'une telle opération », déclare Jean-Nicolas Marti.
En collaboration avec la Croix-Rouge malienne, le CICR poursuit son vaste programme d'assistance alimentaire au nord du Mali ainsi que dans le Cercle de Douentza, dans la région de Mopti. À ce jour, quelque 400 000 personnes ont reçu du riz, des haricots, de l'huile de cuisine et du sel iodé. Grâce à ces vivres, les ménages disposent de réserves alimentaires en attendant les prochaines récoltes. Le CICR poursuivra les distributions de vivres jusqu'en décembre 2012.
Pour aider les populations vulnérables, le CICR achète aussi du bétail local qui est ensuite abattu pour fournir de la viande aux plus démunis. À ce jour, plus de 10 000 têtes sur 15 000 ont été déstockées dans les régions de Kidal, Gao et Tombouctou.
Des feux de brousse menacent les populations
Alors que la saison des pluies a permis de régénérer les pâturages, des feux de brousse spontanés constituent un nouveau défi dans les zones rurales au Mali. Le 18 octobre, ces feux ont causé d'énormes dégâts sur un rayon de 160 kilomètres dans la région de Tombouctou, détruisant 115 habitations, brûlant du bétail et ravageant des champs de mil et des greniers. Au total, près de 700 personnes ont été directement touchées, parmi lesquelles des familles rentrées du Burkina Faso.
« Cette situation est préoccupante compte tenu de la vulnérabilité de ces populations déjà affaiblies par la situation qui prévaut dans la région. Si les feux de brousse se propagent dans d’autres zones, les populations ne pourront pas y faire face et les conséquences seront désastreuses sur le plan humanitaire », estime Jean-Nicolas Marti. Afin de venir en aide à ces populations sinistrées, le CICR et la Croix-Rouge malienne leur ont distribué des vivres et des articles ménagers essentiels tels que des bâches, des nattes, des couvertures, des ustensiles de cuisine, des seaux, des pagnes et des articles d'hygiène.
Des milliers des personnes ont besoin d'eau
En cette période de l'année, l'eau se fait rare dans le nord du Mali et ne permet pas de couvrir les besoins domestiques et ceux du bétail. Les quelques mares remplies pendant la saison des pluies sont en voie d'assèchement. Le CICR vient de reprendre les travaux de réhabilitation de 12 puits dans les six communes rurales de la région de Tombouctou, travaux qui avaient été suspendus en mars 2012 à cause du conflit armé. Afin de faciliter l'accès à l'eau des populations et du bétail et de réduire les conflits autour des points d'eau, le CICR a aussi recommencé à réhabiliter quatre stations hydrauliques pastorales dans la région de Tombouctou.
Le CICR a continué à soutenir l'hôpital de Gao, la seule structure de santé de référence au nord du Mali. Des médicaments et du matériel médical ont été distribués à tous les services. En octobre 2012, 167 patients y ont été hospitalisés et 3970 consultations ont été prises en charge. Le CICR soutient également dix centres de santé communautaires, notamment en leur fournissant des médicaments.
Informations complémentaires :
Jean-Nicolas Marti, CICR Niamey, tél. : +227 96 85 78 68
Jean-Yves Clémenzo, CICR Genève, tél. : +41 22 730 22 71 ou +41 79 217 32 17