Nouakchott, le 13 septembre 2014 - Robert Piper, le Coordonnateur humanitaire régional des Nations Unies pour le Sahel, termine une mission de deux jours à Nouakchott durant laquelle il a rencontré le Premier Ministre Yahya Ould Haddemine, ainsi que certains membres du gouvernement, les acteurs humanitaires et des membres du corps diplomatique pour discuter des priorités en matière d’action commune pour la réponse aux besoins humanitaires en Mauritanie.
« A l’instar des autres pays du Sahel, la Mauritanie fait face a des besoins chroniques notamment en terme de securité alimentaire et de nutrition, qui sont encore exacerbés par les aléas climatiques de plus en plus fréquents et par l’impact de la crise au Mali », rappelle M. Piper. « Les sécheresses et les inondations périodiques affectent d’abord les familles mauritaniennes les plus vulnérables. Notre tâche commune est double: répondre aux besoins les plus aigus de ménages affectés par les effets de ces catastrophes; ainsi que renforcer leur résilience afin d’éviter qu’elles ne retombent en état de crise et les rendre assez résistents pour les chocs futurs.»
Depuis la sécheresse de 2011, le gouvernement mauritanien a pris la mesure de l’impact de ces chocs sur la les populations les plus démunies et a mis en oeuvre le Plan d’urgence Emel, dans le but d’atténuer les souffrances de ces groupes vulnérables. Les partenaires d’aide en Mauritanie accompagnent le gouvernement dans cet effort de réponse aux besoins des personnes affectées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition, dont le nombre varie selon la saison chaque année. Parmis eux, des enfants de moins de cinq ans qui souffrent de malnutrition aiguë et beaucoup d’autres personnes parmi les 3.5 millions que compte la Mauritanie sont en situation d’insécurité alimentaire. Les partenaires humanitaires ciblent celles qui sont en besoin d’assistance alimentaire d’urgence.
À ceux-là s’ajoutent 53 000 réfugiés maliens qui vivent depuis deux ans dans le camp de Mbera, à l’Est du pays, ainsi que des populations hôtes qui les accueillent, avec une assistance continue en termes de moyens de subsistance, d’accès à l’eau, à l’éducation et aux soins de santé.
« En Mauritanie comme ailleurs au Sahel, les besoins humanitaires sont surtout créés par des facteurs structurels, notamment le changement climatique, la démographie ou l’accès aux services et à la protection sociale de base », rappelle Robert Piper. Il a profité de sa visite pour souligner la nécéssité renforcer les partenariats entre les acteurs humanitaires, le gouvernement et les acteurs de développement afin de lier les réponses d’urgence aux politiques à moyen et long cours et diminuer à terme l’ampleur des besoins humanitaires.
« Je suis inspiré par les initiatives du gouvernement mauritanien quant à la protection sociale, la couverture et l’accès aux services de bases, le développement rural et économique et l’éducation », note Robert Piper. « Ces politiques s’adressent aux causes sous-jacentes des besoins humanitaires. Et si l’on continue sur cette voie, les besoins humanitaires en Mauritanie pourraient être largement réduits dans les années à venir. Ce serait un succès concret et un exemple à suivre pour le Sahel.»
« L’assistance conjointe du gouvernement et des partenaires d’aide a déjà permis des résultats tangibles pour les populations les plus vulnérables », ajoute Mme Coumba Mar Gadio, Coordonnatrice Humanitaire et Résidente du système des Nations Unies en Mauritanie. Avec cet effort conjugué depuis 2012, l’aide alimentaire ou le transfert monétaire a apporté un soutien vital aux ménages démunis des villes ainsi que des dans les zones rurales les plus éloignées. Des enfants sont pris en charge contre la malnutrition aiguë tandis que des nourissons et leurs mères allaitantes ont bénéficié d’activités de prévention sur le risque de malnutrition. Des dizaines de milliers de ménages, particulièrement ceux tenus par les femmes, reçoivent des semences, tandis que des éleveurs bénéficient d’un appui sanitaire pour leurs bétails; notamment ceux appartenant aux transhumants maliens.
Pour couvrir les besoins d’urgence identifiés en 2014, la communauté internationale a contribué à ce jour à hauteur de 68 millions US$ pour la mise en oeuvre des activités humanitaires en cours, notamment à travers la générosité des Etats-Unis, du Japon et de l’Union Européenne.
Jean-Bosco Mofiling, Chargé des affaires humanitaires, OCHA Nouakchott, mofiling@un.org, +222 26 60 65 18
Bérénice Van Den Driessche, Bureau du Coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel, OCHA Afrique de l’Ouest et du Centre, vandendriessche@un.org, +221 77 333 91 95
Les communiqués de presse d’OCHA sont accessibles sur www.unocha.org et www.reliefweb.int.
