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Senegal: Les SMS, nouveau moyen de lutter contre la faim au Sénégal

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Source: World Food Programme
Country: Senegal

Dans la région de Ziguinchor, le PAM a mis en place un système de transfert d’argent par SMS pour les personnes affectées par l’insécurité alimentaire en période de soudure. Cette nouvelle méthode a bénéficié à 55.000 personnes.

Adama Sow n’en revient pas : elle vient de recevoir un message d’Orange money, la compagnie de téléphonie mobile. Ce SMS lui donne un crédit de 45 000 F CFA (68 EUR); une somme qui lui permet d’acheter des vivres chez le boutiquier de son quartier. Comme elle 55.000 personnes, sur les 350.000 que le PAM prend en charge, reçoivent ce genre de SMS.

Cette mère de huit enfants, fait partie des femmes chefs de famille choisies parmi les quelque 6.100 ménages sélectionnés dans la commune de Ziguinchor qui reçoivent cette forme d’assistance. "Toute l’année, je me démène pour nourrir et entretenir mes enfants. Selon les différentes saisons, je peux travailler dans les rizières pour le repiquage ou la récolte ; et je suis ainsi payée 1000 F CFA par jour en fonction de la superficie de terre exploitée", explique cette femme de près de 50 ans.

Adama vend aussi des noix d’acajou qu’elle cueille dans la forêt. Mais elle ne parvient pas pour autant à nourrir sa famille tout au long de l’année. "Lorsque ces activités ne sont pas possibles, comme c’est le cas actuellement, je passe la plupart de mon temps à cuisiner dans les cérémonies familiales ou à faire le linge en échange de sommes modiques qui ne couvrent pas tous mes besoins", ajoute-t-elle.

Une assistance rapide, moderne et efficace

"Le délégué de quartier m’a remis une puce d’Orange, ainsi je pourrai recevoir tous les mois, une allocation de 5000 F CFA pour chaque personne vivant chez moi. Avec 8 enfants à ma charge et un mari au chômage, cela me fait une enveloppe mensuelle de 45 000 F CFA pendant les quatre mois couvrant la période de soudure afin de satisfaire nos besoins alimentaires. Cela me permet d’acheter 2 sacs de riz de 50 kg, 2,5 kg de sucre, 10 litres d’huile et du savon".

Lansana Kagny confirme ces informations. Nommé conseiller au quartier de Kandialang ouest depuis 4 ans, il a eu le privilège de suivre les distributions de bons d’achat alimentaires du PAM, un programme qui a beaucoup évolué depuis sa phase test en 2010. "La première année de ce programme à Ziguinchor, les ménages choisis recevaient des bons, sous forme de coupon, que le chef de famille échangeait chez le boutiquier contre des vivres. Aujourd’hui on voit que le PAM fait des efforts pour moderniser et rendre plus efficace son aide aux populations démunies avec le système des transferts monétaires qui, il faut le dire, fait le bonheur des populations ciblées par le programme".

Le village de Kandialang ouest, abandonné suite à des attaques de la rébellion casamançaise dans les années 90, abrite beaucoup de familles démunies. Revenues en 2008, elles ont trouvé leurs maisons détruites et les champs de riz pollués par les mines. "Ce genre d’assistance peut en effet contribuer à leur reconstruction car une fois les problèmes alimentaires réglés les communautés peuvent ensuite penser au développement de leur quartier", ajoute M. Kagny.

Redynamiser l’économie locale grâce au programme de transfert monétaire

En mettant en œuvre un tel programme, le PAM vise également le développement des petits commerces avec les boutiquiers-détaillants qui peuvent ainsi assurer la fidélité d’une clientèle au moins pendant les 4 mois que dure l’assistance du PAM. Abdou Kader Sané, 31 ans s’est lancé dans le petit commerce en 2005 avec un budget initial de 30.000 F CFA. Aujourd’hui sa boutique s’est agrandie et grâce au PAM sa marge bénéficiaire passe du simple au double, soit environ 3 millions de F CFA, pendant les quatre mois de soudure.

"Ma participation à ce programme, m’ouvre aujourd’hui beaucoup de perspectives. Non seulement mes fournisseurs me font plus confiance et augmente mon stock parce qu’ils sont sûrs de pouvoir l’écouler à chaque distribution ; mais aujourd’hui j’investis dans l’immobilier pour garder mon argent et aussi je parviens à offrir à ma famille de meilleures conditions de vie", indique-t-il.

Selon lui, "ce système en plus de permettre à mes clients d’accéder aux denrées de premières nécessité, il contribue à leur faire retrouver toute leur dignité car ils achètent par eux-mêmes et choisissent librement parmi les vivres disponibles agrées par le programme".

La période de soudure, entre juin et septembre, lorsque les familles ont souvent épuisé leurs réserves de l’année précédente et plantent pour la prochaine saison, est difficile pour les plus démunis. Le gouvernement a mis en place un programme pour venir en aide à quelque 675.000 personnes, dont 350.000 reçoivent une assistance du PAM.


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