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Burkina Faso: Les moyens manquent pour lutter contre la malnutrition

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Source: World Food Programme
Country: Burkina Faso

Chaque année pendant la période de soudure, aussi appelée "saison de la faim", le PAM met en place un programme de prévention de la malnutrition qui a fait ses preuves. Cette année, faute de financements suffisants, il a été réduit et pourrait même être suspendu.

La malnutrition est une maladie qui peut être soignée mais elle laisse des séquelles qui empêchent le bon développement physique et intellectuel de l’enfant. Un enfant malnutri est plus souvent malade et sera un adulte moins productif.

La dernière enquête, effectuée par le Programme alimentaire mondial (PAM) en 2013 montrait un taux de malnutrition global de 8,2% avec des pics à 13 ou 14% selon les régions.

Résultat : au Burkina, près d’un enfant sur trois souffre d’un retard de croissance et 8 sur 10 sont anémiés ainsi que plus de la moitié des femmes enceintes. Les femmes risquent de mourir en couche ou de donner naissance à un enfant qui n’atteindra pas l’âge de 5 ans.

Depuis 2013, le PAM soutient les efforts du gouvernement pour la prévention et le traitement de la malnutrition aiguë modérée. Son intervention est mise en œuvre en collaboration avec le Ministère de la santé à travers les districts sanitaires et des ONG, au profit de groupes vulnérables de sept régions sur les treize du pays où le taux de malnutrition aigüe et le nombre de ménages en insécurité alimentaire sont élevés.

Le PAM intervient dans le traitement de la malnutrition aiguë modérée chez les enfants de moins de 5 ans en utilisant des aliments thérapeutiques près à l’emploi. Ce sont des pâtes sous sachets individuels à haute valeur énergétique à base de pâte d’arachide et enrichies en micronutriments et en protéines (Plumpy’sup). Ces aliments se consomment tels quel, sans cuisson ni préparation, ce qui évite aussi les maladies liés à des eaux souillées. Les femmes enceintes ou allaitantes reçoivent de la farine à base de céréales et de soja, riche en vitamines et minéraux.

Le PAM fournit aussi des vivres aux mères accompagnant des enfants hospitalisés pour malnutrition sévère avec complications, ceci pour les encourager à rester dans la structure de santé auprès de leur enfant.

Pendant la période de soudure le PAM met également en place un programme de couverture générale des enfants de 6 mois à deux ans, dans les zones où les taux de malnutrition sont élevés.

Le programme de lutte contre la malnutrition du PAM-Burkina est financé par le Royaume Uni, la France, la Belgique, l’Allemagne, l’Australie et les Pays-Bas. Il a permis de réduire sensiblement la prévalence de la malnutrition aiguë sévère chez les moins de 5 ans, passée de 10,9 % en 2012 à 8,2 % en 2013.

Cependant, cette année, le PAM n’a pu obtenir les financements suffisants et a dû réduire ses activités. La zone d’intervention a été réduire de 60% et 300.000 personnes sont ainsi exclues du programme. Par ailleurs, les activités de prévention de la malnutrition sont compromises cette année, faute de financement.

Pour poursuivre son programme dans les 6 prochains mois, le PAM a besoin de 10,2 millions de dollars. Faute de nouveaux financements dans les meilleurs délais, toutes les interventions nutrition du PAM pourraient être suspendues alors que le pays entre en période de soudure (Juillet à septembre).


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