Après deux années et demie de présence aux côtés des réfugiés maliens du camp de M'berra, voici bientôt venu le moment pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL de laisser la gestion de ses infrastructures à un autre acteur humanitaire. Un passage de témoin suivi par Anne Gaëlle Lebeau, responsable de nos programmes dans la zone sahélienne.
60 000 réfugiés arrivés en à peine 6 mois
Le camp de M'berra, dans le sud de la Mauritanie, s’est formé début 2012 suite à l’afflux de dizaines de milliers de réfugiés venus du Mali voisin. Ces familles fuient alors un conflit venu s’ajouter à la crise alimentaire qui touche tout le Sahel. Au pic de la crise, les Nations Unies enregistrent jusqu’à 1 500 nouvelles arrivées par jour. Les conditions d’accueil de ces familles épuisées sont terribles. L’eau potable manque. Il n’y pas de toilettes. Les gens s’abritent sous des bouts de tissu… Les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL se déploient à M'berra dès février 2012. Leur mission : améliorer d’urgence les conditions de vie de ces 10 000 familles ayant trouvé refuge en plein désert.
Un accès sécurisé à l'eau potable pour 35 000 personnes
Au cours de ces deux années et demie, nos équipes ont créé et sécurisé l’accès des réfugiés à l’eau potable en mettant en place 3 mini-réseaux. Les 3 forages équipés par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL permettent l’alimentation du château d’eau et desservent un réseau de bornes fontaines géré par des comités de gestion communautaires.En 2013, nous avons réhabilité et construit près d’un millier de latrines, ainsi que 830 douches. Elles sont aujourd’hui gérées par des comités composés de résidents du camp, qui assurent leur entretien et veillent à leur bonne utilisation. Les bonnes pratiques d’hygiène, auxquelles nous avons particulièrement sensibilisé les femmes et les enfants, ainsi que l’importance de la gestion des déchets, sont aujourd’hui bien intégrées dans le quotidien des résidents. Elles garantissent un environnement sain aux réfugiés.
Le moment de passer la main
C’est grâce à la générosité de nos donateurs et de nos partenaires que nous avons pu mener toutes ces actions pendant deux ans et demi. C’est aussi grâce à eux que nous avons réuni toutes les conditions pour passer la main à une association dont la seule mission sera de maintenir les infrastructures existantes. Cette phase de passation est une étape essentielle. Elle nous permet de mutualiser nos expériences et de partager les leçons apprises, toujours dans la volonté de fournir l’aide la plus efficace et la plus digne possible à des personnes qui sont dans une situation d’extrême précarité. Si quelques familles commencent à retourner au Mali, elles restent l’exception. La plupart attendent un signal fort de stabilisation. Nos équipes présentes au Mali restent très attentives à toute évolution de la situation des deux côtés de la frontière.
