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Burkina Faso: Faire reculer la mortalité infantile

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Source: Terre des hommes Foundation Child Relief
Country: Burkina Faso

Au Burkina Faso, un concept innovant lancé mi-janvier, va permettre chaque année d’offrir de meilleurs soins à plus d’un demi-million d’enfants de moins de cinq ans et ainsi de faire reculer la mortalité infantile.

Il faut se représenter un centre de santé primaire au Burkina Faso: nous sommes en brousse, le petit bâtiment de plein pied est envahi de cette poussière rouge que ramène le désert tout proche. Des mamans, enrubannées dans leurs pagnes chatoyants, attendent patiemment la consultation, à l’ombre d’un hangar, leurs bébés apaisés sur leurs dos. Le lieu est ouvert aux quatre vents, chèvres et pintades s’y promènent librement. Ni l’électricité, ni l’eau courante, ni le goudron n’ont encore atteint le village. Soudain l’infirmier appelle le prochain patient. Blouse blanche, stéthoscope, mine assurée, il sort sa tablette tactile, commence à questionner la maman, ausculte l’enfant. En quelques secondes, il entre les informations sur son appareil qui instantanément lui propose un diagnostic juste et un traitement avec posologie. L’infirmier griffonne alors une ordonnance qu’il remet à la maman et «pousse» le dossier médical électronique de l’enfant dans le «Cloud». Immédiatement, le stock de la pharmacie est mis à jour et l’équipe cadre du district sanitaire enregistre la consultation.

Le soir, l’infirmier rallume sa tablette, consulte le bilan de sa journée, répond aux questions que le médecin du district lui a adressées et entame sa demi-heure de formation continue en ligne. En 2016, ce scénario ne sera plus de la fiction…

Un défi audacieux

Dans ce pays parmi les plus pauvres, un enfant sur six n’atteint pas l’âge de cinq ans, principalement à cause de pathologies bénignes mal diagnostiquées. Le Burkina Faso manque cruellement de personnel médical qualifié. Il n’y a qu’un médecin pour dix mille habitants (à titre de comparaison la Suisse dispose de 41 médecins pour le même nombre de personnes), c’est pourquoi les enfants sont la plupart du temps examinés par des infirmiers ou des agents de santé dans les zones rurales. Pourtant, nous serions aujourd'hui capables de prévenir au moins 80% de ces décès dus à la malnutrition, au paludisme, aux diarrhées, parasitoses et affections respiratoires. C’est pourquoi Tdh, en collaboration avec le Ministère de la Santé du Burkina Faso et avec le soutien de la Bill & Melinda Gates Foundation, a lancé le IeDA (Integrated e-Diagnostic Approach). Ce projet innovant va permettre d’améliorer le système de santé du pays, en informatisant les données des centres de soins pour les enfants de moins de cinq ans.

L’approche repose sur quatre cents tablettes électroniques équipées d’une carte SIM et d’un logiciel ayant pour objectif d’améliorer les diagnostics posés par les infirmiers en brousse.

Exemption de paiement pour un accès universel aux soins

En amont à l’innovation technologique, un système de tiers payant a été expérimenté par Tdh dans les deux mêmes districts sanitaires depuis 2008. Ceci a permis d’exempter de paiement des soins de santé tous les enfants de moins de cinq ans, ainsi que les femmes enceintes et allaitantes. La gratuité des soins a notamment permis de multiplier par sept le taux d’utilisation des services de consultations des enfants en générant plus de trois contacts par an et par enfants et 100% d’accouchement assistés par du personnel qualifié.

L’un des facteurs essentiels pour garantir le succès de la mise en œuvre de l’exemption de paiement a été la mise en place d’un système de contrôle performant, indispensable pour éviter les abus. Ce dernier a permis de réduire de 40% les coûts de consultation et de traitement des maladies infantiles traitées dans les centres de santé.

Et les résultats sont au rendez-vous

La situation s’améliore graduellement grâce à l’action combinée de l’appui aux systèmes de santé, la prise en charge intégrée des maladies de l’enfance, la gratuité des soins et leur qualité. Le chef de délégation de Tdh au Burkina Faso, David Kerespars, est très satisfait des progrès accomplis durant les six années du projet. «Dans la Boucle du Mouhoun, par exemple, le taux de malnutrition aiguë est passé de 15 à 5%!» Et d’ajouter que le taux de couverture des dépistages est estimé à 100%.


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