11/08/2012 14:38 GMT
GENEVE, 08 nov 2012 (AFP) - L'insécurité dans le nord du Mali, combinée aux pénuries alimentaires et à l'effondrement des structures politiques, a placé dans une situation tragique quelque 500.000 personnes, a estimé jeudi à Genève le président du Comité international de la Croix Rouge (CICR), Peter Maurer.
"Cette région reste de toute façon vulnérable pour ce qui concerne la sécurité alimentaire (...) , mais combinée à l'insécurité dans le domaine politique et les plans (d'intervention) militaire, la situation devient particulièrement tragique et sensible", a déclaré à la presse M. Maurer qui a effectué une visite récente au Mali.
Avec l'effondrement des structures de l'Etat dans cette région occupée depuis mars par des islamistes radicaux, l'organisation d'une opération d'aide humanitaire s'est révélée "délicate en raison de l'insécurité", a-t-il ajouté. Néanmoins, le CICR a mis en place neuf centres médicaux ruraux.
Le CICR a également géré la poursuite des soins médicaux à l'hôpital de Gao, le seul établissement hospitalier de cette taille encore opérationnel dans le nord du Mali, selon M. Maurer.
Le CICR avait initialement prévu de fournir une aide alimentaire et médicale à 160.000 personnes au cours de l'été, mais l'organisation aide à présent 420.000 personnes, a souligné M. Maurer.
"Nous avons 500.000 personnes qui ne peuvent pas assurer seules leurs besoins dans le nord", du Mali, a-t-il dit.
Apporter une aide au sud du Mali et aux habitants qui ont fui le nord du Mali pour se réfugier dans les pays voisins, le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie, est de loin plus facile, a-t-il expliqué. Cependant, a-t-il mis en garde, la situation dans le sud du Mali, où des habitants ont pris en charge de nombreux déplacés venus du nord, est déjà très difficile et risque de se détériorer rapidement.
Les chefs d'état-major de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont adopté mardi à Bamako un plan de reconquête du nord du Mali occupé depuis huit mois par les islamistes radicaux qui y imposent brutalement la charia. Ce plan sera soumis aux chefs d'Etat ce week-end lors d'un sommet à Abuja.
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