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Mali: Cluster Education : Analyse de la situation humanitaire 2014

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Source: UN Children's Fund, Education Cluster
Country: Mali
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I. Causes et facteurs sous-jacents

La crise sociopolitique et alimen taire à laquelle le Mali fait face à l’heure actuelle a fortement perturbé les capacités de l’état Malien d’assurer la fourniture adéquate de services sociaux de base, y compris la prestation des services éducatifs. Le conflit armé au Nord du Mali qui a entrainé un déplacement massif des populations à l’intérieur de ces mêmes régions, vers les régions du Sud et les pay s li mitrophes a aussi exacerbé les problèmes structurels du système éducatif Malien. Dans le secteur de l’éducation du fait de la crise plusieurs facteurs ont un impact sur l’accès et la qualité de l’éducation. Ces facteurs sont décrits ci-dessous :

1.1 Facteurs limitant l’accès à l’éducation:

• Insécurité au Nord : La reprise des activités éducative s reste limitée dans les régions du Nord o ù la situation sécuritaire précaire empêche l’ouverture des écoles dans certaines communes du Nord.
Pour l’année 201-201 3,52% des écoles ont pu reprendre dans les régions du Nord. Il est à noter qu’aucune école n’a repris à Kidal où le niveau d’insécurité reste élevé. Suite à un e enquête mené e par le Cluster Education et le Ministère de L’Education Nationale (MEN), l’inquiétude des parents pour la sécurité de leurs enfants à l’école est ressortie comme étant l’une des causes majeur es menant à la déscolarisation des enfants au Nord. Pour la nou velle année scolaire 2013-2014 dans les régions de Gao et To mbouctou l’insécurité continue d’avoir un impact négatif sur le secteur où 34% des écoles fondamentales à Gao et 19% des écoles à Tombouctou sont à risque de ne pas rouvrir a cause des contraintes sécuritaires. Dans la région de Kidal, le système éducatif reste encore non-fonctionnel en raison de la situation sécuritaire précaire qui empêche le retour de l’administration scolaire et la reprise des activités éducatives ;

• L’indisponibilité des enseignants dans les zones affectées par le conflit : Le retour des enseignants titulaires au Nord reste faible dans les zones non sécurisées. Pour l’année scolaire 2012-2013, 53% des enseignants avaient repris fonction dans les régions de Gao et Tombouctou. Malgré l’effort déployé par le gouvernement pour motiver les enseignants à reprendre leur poste au Nord à travers des primes, le manque d’enseignants reste une contrainte majeure à court et à long terme pour la reprise des activités éducatives de qualité au Nord ;

• Crise nutritionnel le et alimentaire : Le conflit armé au Nord est exacerbé par la crise alimentaire dans les régions du Nord o ù tous les cercles demeurent en phase 3 (crise) ou phase 4 (urgence) selon le cadre harmonisé d’identification et d’analyse des zones à risque, élaboré par le Cluster Sécurité Alimentaire. La mise en place de programme d’alimentation scolaire reste une des priorités pour les communautés au Nord afin d’assurer la reprise des activités éducatives;

• Inondations/risque de cholera : En 2013, 61 écoles ont étés endommagées suite aux inond ations qui ont ainsi compromis l’accès à l’éducation pour plus de 11.000 élèves (45% filles) dans les régions de Ségou, Sikasso et Tombouctou. De plus, 43 écoles ont été occupées par des sinistré s dans la ville de Bamako ; ce qui a exercé une pression sur les infrastructures scolaires et sanitaires déjà en mauvais état et à capacités réduites. Selon les données fournies par le Cluster WASH, 850 écoles se situent dans des communes à extrême risque de cholera, dont 4% n’ont pas de point d’eau potableet 36% n’ont pas de latrines fonctionnelles. Parmi ces écoles, 81 se situent dans des zones directe ment affectées par le conflit où le risque d’occupation et pillage est très élevé;

• Faibles capacités des organes communautaires : Les organes communautaires (Comité de Gestion Scolaire, Association des Parents d’Elèves, Association des Mères d’Elèves) jouent un rôle majeur pour assurer la reprise des activités éducatives dans un contexte où l ’école malienne est gérée au niveau décentralisé. Ces structures, qui déjà étaient en besoin de renforcement dans les régions du Nord avant la crise, ont étés encore plus affaibli es et dépourvues des ressources nécessaires pour faciliter le bon fonctionnement de l’école .

• Déplacement des populations du Nord : Malgré l’ effort considérable du gouvernement et des communautés hôtes des régions du Sud, 40% des enfants déplacés en âge scolaire (3-18 ans) sont déscolarisés. Les faibles moyens économique s des familles déplacées, et la capacité d’absorption limitée des écoles d’accueil constituent une entrave à la scolarisation des enfants déplacés. Ces contraintes risquent de continuer de limiter les possibilités de scolarisation des enfants déplacés dans un contexte où certain sont déjà perdu deux (2) années scolaires suite à leur déplacement.

• Présence des mines et engins non-explosés dans les zones affectées par le conflit : Les risques liés à la présence des mines et engins non-explosés dans les bâtiments scolaires et sur le chemin de l’école constitue un réel danger pour les enfants vivant da ns les zones directement affectées par le conflit ;

• Impact économique : Les couts liés à la scolarisation (frais de scolarité, manque de matériels scolaires) ont été considéré s comme étant la principale barrière à la scolarisation des enfants selon une enquête me née par le MEN et le Cluster Education dans les régions de Gao et Tombouctou. L e problème de la participation des enfants dans les travaux de subsis tance qui était une contrainte avant la crise s’est accentué avec la pression économique ressentie dans les régions du Nord et les communautés hôtes.

• La destruction, le pillage et l’occupation des structures éducatives et du mobilier scolaire : La réhabilitation des infrastructures éducatives était considérée come étant une priorité pour assurer le bon fonctionnement des écoles fonctionnelles au Nord pour l’année scolaire 2012-2013. Selon les informations collectées par le Cluster Education pl us de 200 structures éducatives auraient été détruit es, occu pées ou pillées par des groupes armés. Les effets du conflit sur les infrastructures éducatives au Nord ont aggravé les problèmes structurels auxquels le systè me scolaire faisait face avant la crise. Bien que les activités de réhabilitation sont en cours de réalisation, a court terme le manque d’infrastructures adéquate s pourrait d ’avantage limiter l’accès à l’éducation pour les enfants en âge scolaire au Nord, surtout dans un contexte où les familles déplacées au Sud et dans les pays limitrophes commencent à retourner dans leurs régions d’origine .


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