La mission d’observation de la CEDEAO qui a suivi le second tour des élections législatives du Mali le 15 décembre 2013 a félicité les Maliens pour le comportement pacifique qui leur a permis de boucler avec succès la période de transition politique qui tourne la sombre page de la crise politique et sécuritaire qui y a éclaté l’année dernière.
Dans une déclaration liminaire en 14 points publié au lendemain du scrutin, cette mission des 50 observateurs dirigée par le Pr Amos Sawyer, ancien président par intérim du Libéria, estime que ces «élections libres et transparentes» se sont déroulées «dans des conditions acceptables».
Elle a ajouté avoir relevé des incidents mineurs dans quelques bureaux de vote, soulignant que le faible taux de participation n’a pas eu d’impact sur la tenue de ces élections qui se sont déroulées de façon conforme aux normes internationales. «Je suis optimiste, car le Mali est sur la bonne voie», a indiqué le Pr Sawyer lors d’une conférence de presse.
L’ancien président par intérim du Libéria a décrit les élections comme «une autre pierre angulaire pour le rétablissement des institutions démocratiques», en prônant le dialogue et la réconciliation nationale. Il a assuré le gouvernement malien du soutien constant de la CEDEAO, qui a toujours exhorté la communauté internationale à intervenir au Mali, ce qui se fait de façon satisfaisante, a-t-il ajouté.
Dans la déclaration lue par l'ancien diplomate burkinabé Léopold Ouédraogo, membre du Conseil des sages de la CEDEAO, la mission appelle la Communauté internationale à poursuivre son engagement de fournir des ressources et les moyens nécessaires en cette période post-conflit pour aider le gouvernement dans ses efforts de reconstruction et de stabilisation du pays.
La mission d'observation a également exhorté les Maliens à «maintenir et consolider le processus démocratique» tout en invitant le gouvernement à poursuivre les efforts en cours pour la réconciliation nationale et la cohésion sociale du Mali.
Elle a félicité le médiateur de la CEDEAO pour la résolution de la crise malienne, le président Blaise Compaoré du Burkina Faso et son co-médiateur, le président Goodluck Jonathan du Nigeria, dont les efforts ont, à travers le dialogue, permis d’instaurer une transition apaisée dans le pays.
Reconnaissant que la situation sécuritaire du Mali demeure fragile dans le Sud malgré l’accalmie, et très volatile dans le Nord de plus en plus secoué par des attaques terroristes dans les régions de Tombouctou et Kidal, la mission d'observation de la CEDEAO a toutefois noté que les efforts conjugués des forces armées et de sécurité du Mali, de la Minusma et des soldats français ont permis pacifier le pays.
Elle a cependant invité les forces alliées à redoubler d'efforts pour la poursuite de la guerre contre le terrorisme afin d’assurer la stabilité et le développement du Mali.
Le second tour des législatives a permis l’élection de 127 députés à l’Assemblée nationale du Mali qui compte au total 147 membres. Lors du premier tour du scrutin, seuls 20 députés avaient été élus.