N°: 339/2013
29 novembre 2013 [Lagos-Nigeria]
La commissaire chargée des Affaires politiques, de la Paix et de la Sécurité de la Commission de la CEDEAO, Mme Salamatu Hussaini Suleiman, a loué les efforts de l'organisation régionale dans la médiation, la mobilisation et le déploiement en un temps record des troupes ouest-africaines dans le règlement de la récente crise malienne.
S'exprimant au nom du président de la Commission de la CEDEAO ce jeudi 28 novembre 2013 à Lagos, au Nigéria, à l'ouverture d'une réunion de réflexion interne axée sur les leçons tirées de cette crise, Mme Salamatu a toutefois reconnu qu'il restait encore à la CEDEAO d'énormes défis à relever pour des interventions futures de ce genre.
Pour ce faire, elle a exhorté les participants à cette rencontre de trois jours à faire une évaluation critique sur l'implication politique, diplomatique et militaire de la CEDEAO au Mali ainsi que des recommandations pertinentes, réalistes et durables, conformément aux directives des chefs d'Etat et de gouvernement de l'organisation régionale.
Abondant dans le même sens, le directeur des Affaires politiques la Commission de la CEDEAO, Dr Abdel-Fatau Musah, a insisté pour un examen exhaustif, par les participants, des aspects positifs et négatifs de l'intervention de la CEDEAO avant et pendant la crise malienne, d'en tirer les leçons appropriées et d'envisager les perspectives.
Il a plaidé pour que les participants analysent en profondeur les facteurs historiques, stratégiques et structurels de cette crise et évaluent davantage les différentes actions menées par la CEDEAO dans le cadre de la résolution de ladite crise en collaboration avec le Mali et ses partenaires tels que l'Union africaine et la communauté internationale.
Pour sa part, le représentant spécial du président de la commission de la CEDEAO au Mali, M. Aboudou Cheaka Touré, a exprimé sa satisfaction pour la tenue de cette réunion interne d'évaluation des succès et des échecs de l'intervention de la CEDEAO dans la crise malienne.
Il a salué le rôle considérable joué par l'institution régionale dans la libération du Nord Mali occupé par des terroristes et des jihadistes, d'une part, et le retour du pays à l'ordre constitutionnel à travers la mise en place de nouveaux organes de gouvernance issus d'élections présidentielle et législatives libres et transparentes, d'autre part.
M. Touré a rappelé à l'assistance le caractère unique en son genre de la crise complexe, profonde et multidimensionnelle au Mali. «Dans l'histoire des Etats membres de la CEDEAO, voire des pays africains, c'est l'une des rares fois qu'un pays (le Mali) cumule à la fois une crise politique, institutionnelle, sécuritaire, humanitaire, identitaire, territoriale et socioculturelle», a-t-il indiqué.
M. Touré a invité les participants à cette rencontre à ne pas perdre de vue, dans leurs réflexions, le fait que le Mali était lui-même l'obstacle essentiel dans l'intervention de la CEDEAO dans la gestion de sa propre crise, en ce sens que l'organisation régionale devrait difficilement négocier l'adhésion de Bamako aux initiatives politiques, militaires et stratégiques envisagées par la CEDEAO pour la résolution de la crise malienne.
Outre les Affaires politiques, organisatrice de cette réunion, plusieurs autres directions de la Commission et d'institutions de la CEDEAO telles la Communication, le Genre, les Affaires juridiques, le Maintien de la paix et de la sécurité régionales, les Affaires humanitaires, le Fonds de la paix, l'Alerte précoce, le bureau de liaison de la CEDEAO à l'Union africaine ainsi que la Cour de Justice de la CEDEAO et le Parlement de la Communauté y prennent part.
Cette réunion de réflexion interne sur les enseignements tirés de la crise malienne constitue la première phase d'une série de rencontres dont les résultats seront soumis à l'appréciation des experts des Etats membres de la CEDEAO et à l'approbation du conseil de médiation et de sécurité de l'organisation régionale.