N°: 293/2012 1 novembre 2012 [Abuja - Nigeria]
Le président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo, a souligné mardi à Abuja les progrès réalisés dans le processus de stabilisation de la transition au Mali et sollicité l’appui de la communauté internationale pour aider au déploiement d’une force africaine destinée à lutter contre les réseaux criminels sévissant dans le nord du pays.
S’exprimant devant un groupe de partenaires techniques et financiers avec lesquels il échangeait sur les actions prioritaires de son institution, M. Ouédraogo a lié lesdits progrès à la facilitation du retour, le 27 juillet 2012, du président par Intérim, M. Dioncounda Traoré, et à la formation, le 20 août 2012, d’un gouvernement d’union nationale de 32 membres conformément à une décision des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO.
Il a ensuite évoqué la précarisation de la situation sécuritaire dans le Nord malien avec, notamment, l’enracinement et la consolidation des groupes rebelles et terroristes dans les zones occupées, la détérioration de la situation humanitaire, ainsi que les violations continues des droits humains et des libertés fondamentales.
Compte tenu de la nature des menaces que cette situation pose pour la paix et la sécurité régionale et internationale, M. Ouédraogo a rappelé les différentes initiatives qui ont été menées et à tous les niveaux pour essayer d’impliquer la région, l’Union africaine, les pays du champ, les partenaires de la CEDEAO et la communauté internationale dans le processus gestion de la double crise.
Il a rappelé les positions fermes et courageuses exprimées par la CEDEAO dans la gestion de cette crise en résumant les dernières recommandations de son Conseil de médiations et de sécurité (CMS) du 17 septembre 2012, à savoir que la priorité est accordée à la recherche d’une solution par le dialogue. A noter à cet égard que le CMS a demandé aux autorités de transition d’instituer un comité de négociation pour faciliter la négociation directe entre le gouvernement du Mali et la rébellion au nord.
Le travail de planification se poursuivra avec l’Union africaine (UA) et les Nations unies et ce, en concertation avec d’autres partenaires tels que l’Union européenne (UE), la France, les Etats-Unis en vue de mettre au point une approche harmonisée par rapport à l’intervention militaire envisagée.
Le président de la CEDEAO a ensuite expliqué la déclinaison des trois phases du concept stratégique d’intervention adopté par les chefs d’état-major des Etats membres de l’organisation, puis exprimé sa gratitude pour l’implication et l’accompagnement des partenaires de l’institution, notamment l’UA, l’UE, l’ONU, les USA et la France dans le processus de planification.
Il a insisté sur un certain nombre de situations qui ont connu chacune une évolution positive avant de saluer l’adoption, le 12 octobre 2012, la résolution 2071 qui vient soutenir l’engagement de toute la communauté internationale dans la résolution de la crise et frayer un chemin pour l’autorisation d’un déploiement de forces au Mali sous le chapitre 7 de la Charte des Nations unies.
M. Ouédraogo a aussi indiqué les grandes orientations issues de la réunion du 19 octobre 2012 à Bamako entre l’UA, l’ONU et la CEDEAO dont la finalité a été l’adoption du concept stratégique pour la résolution des crises au Mali. Le concept a été entériné par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, tenu le 24 octobre 2012.
Après avoir cité les nombreuses autres initiatives de son institution, en consultation avec les Nations unies et l’Union africaine, le président Ouédraogo a tenu à saluer l’accompagnement de tous les partenaires de la CEDEAO dans ce processus et sollicité encore leur appui dans la prise en compte des besoins formulés pour la réussite d’un déploiement, à savoir l’expertise requise en la matière, la logistique des opérations, les équipements ainsi que les coûts financiers et humanitaires inhérents.