29/07/2013 – Aminata habite Kirsi, un petit village situé à 45 km du district de Yako où l’ONG ALIMA et son partenaire national KEOGO mènent un programme de prise en charge de la malnutrition aiguë sévère des enfants de moins de cinq ans. Vu que le taux de malnutrition aigüe dans ce district continue à dépasser le seuil critique, le département d’aide humanitaire de la Commission Européenne (ECHO) soutient ALIMA afin de garantir un traitement et référencement corrects des enfants malnutris ainsi qu’un transfert de compétences vers les partenaires locaux.
Aminata nous raconte les difficultés qu’elle a à soigner et à nourrir ses enfants.
« J’habite à Kirsi, un village situé à 45 km de Yako, c’est très loin d’ici. Un superviseur est venu dans mon village et l’état de santé de mon enfant l’a inquiété car il toussait beaucoup. Il m’a demandé de venir au CRENI (Centre de Récupération Nutritionnelle Intensive) pour que mon enfant soit pris en charge. On m’a amené ici en moto avec mon enfant.
C’est la deuxième fois que mon enfant vient à l’hôpital. La première fois c’était au mois d’août pour une diarrhée et une fièvre prolongée. Cette fois c’est pour la toux qui ne s’arrête pas depuis la fin de l’année dernière. L’enfant a été déclaré guéri mais il a rechuté. Quand la maladie a commencé, le père de l’enfant a dit que l’on n’avait pas d’argent pour les soins. J’ai commencé par traiter mon enfant de manière traditionnelle avec une décoction de feuilles à boire. J’ai ensuite été au dispensaire, où il y a un programme de malnutrition, pour recevoir quelques produits nutritifs à donner à l’enfant.
Durant la saison des pluies, je n’ai pas pu cultiver car l’enfant était malade. Je ne sais pas comment je vais pouvoir nourrir mes deux enfants (le grand frère de Sofiane a 5 ans) quand je vais rentrer chez moi. Je vais dépendre des autres femmes de mon mari pour nourrir ma famille. C’est humiliant pour moi. Je suis en colère contre mon mari. Il a deux autres femmes et de nombreux enfants et il ne tient pas son rôle de père. Je m’en occupe seule. Il n’est jamais venu voir l’enfant pendant les deux hospitalisations. Certains pères sont inconscients et n’assurent pas leur rôle pour subvenir aux besoins de leurs enfants.
Ici je ne paye rien. Le matin on me donne de la bouillie, à midi du riz et le soir du riz ou autre chose. A mon entrée j’ai reçu un pot pour l’hygiène, une couverture et une moustiquaire. Chaque semaine on me fournit une boule de savon et les médicaments pour l’enfant sont fournis gratuitement. Le transport pour amener l’enfant à l’hôpital et le ramener à la maison est aussi pris en charge.
Je ne connais pas le nom de l’association qui s’occupe de nous à l’hôpital. Je les remercie pour le travail qu’ils font pour nous. Ils ont sauvé mon enfant, je ne pensais pas qu’il pourrait être soigné, il avait trop de difficultés à respirer. Je prie dieu pour que plus d’enfants soient sauvés. »
par Cécile André, Chargée de développement et de communication, Alliance for International and Medical Action (ALIMA)
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