26 juillet 2013
A quelques jours des élections présidentielles au Mali, l’école de Torokorobougou, un quartier de la ville de Bamako, a été prise d’assaut par des résidents venus retirer leur carte d’électeur appelée ici carte « NINA ».
Après une longue attente, Fata Ouattara, ex-employée d’une compagnie aérienne, a enfin récupéré le sésame qui lui permettra de participer au choix du futur Président du Mali : « Surtout il faut s’armer de courage. Notre seule arme ce sont nos cartes Nina. Ne permettons à personne de nous enlever ce droit, » dit-elle.
Fata, qui a perdu son emploi il y a quelques mois, a suivi les évènements dans son pays avec amertume : « La prise des régions du Nord par les groupes armés, le coup d’Etat, les affrontements… nous avons pensé que cela n’arrivait qu’aux autres, et bien non ! »
Pour elle, cette élection est l’occasion de participer au rétablissement d’un certain ordre: « Ce vote est historique. Un jour on pourra dire, oui, après tout on a voté même si c'est un vote blanc, c’est un choix. C'est le seul moyen de se faire entendre. N’acceptons pas que notre voix soit inaudible. »
Au travers du projet d’appui au processus électoral (PAPEM), le PNUD gère les contributions de plusieurs partenaires - l’Union Européenne, le Luxembourg, le Canada, la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et la Norvège - et apporte un support matériel et financier à l’organisation des élections.
C’est ainsi, par exemple, que la Direction Générale aux élections a bénéficié d’un financement pour l’établissement d’un système de consultation instantanée et individuelle du bureau de vote par SMS ou à travers un site web.
Après une campagne de sensibilisation menée par les structures impliquées dans le processus électoral pour encourager la participation de la population au vote, le Gouvernement malien annonçait déjà un taux national de retrait des cartes d’électeurs de l’ordre de 82 pour cent au 22 juillet.
Carte en main, Fata sait qu’elle pourra voter ce 28 juillet. A son instar, un peu plus de dix mille réfugiés maliens répondant aux critères du vote et recensés dans les pays d’accueil grâce au financement du PNUD, seront également en mesure d’aller aux urnes.