Communiqué de presse : pour diffusion immédiate
BAMAKO, le 23 juillet 2013 – La communauté humanitaire sonne l’alarme sur les taux de malnutrition aiguë à Gao, au Nord du pays. Le ministère de la Santé du Mali et ses partenaires, dont l’UNICEF, viennent de publier les résultats de l’enquête de nutrition et de mortalité (méthodologie SMART), qui a été menée pour la première fois depuis le début de la crise dans cette région affectée par le conflit. L’étude révèle un état nutritionnel alarmant, rendant la situation extrêmement difficile pour les populations les plus vulnérables, et les enfants de moins de 5 ans en particulier.
« La situation nutritionnelle à Gao mérite une attention particulière. Il faut agir maintenant pour ne pas laisser mourir des enfants qui auraient pu être sauvés et pour prévenir de nouveaux cas » a déclaré M. David Gressly, Coordonnateur de l’action humanitaire au Mali, lors de sa visite à Gao le 23 juillet.
Selon l’enquête, la prévalence de la malnutrition aigüe globale (MAG) est de 13,5 pour cent, une situation nutritionnelle «sérieuse» selon la classification de l’OMS. La situation est d’autant plus préoccupante dans le district sanitaire de Bourem où le taux de malnutrition aiguë globale de 17 pour cent dépasse le seuil d’urgence de 15 pour cent fixé par l’OMS. Au cours des six prochains mois, 22 730 enfants seront à risque de malnutrition aiguë.
Ces taux élevés de malnutrition aigüe s’expliquent, en partie, par le fait que l’enquête ait été menée en mai 2013, au début de la période de soudure au cours de laquelle les vivres viennent à manquer. De plus, avec la saison des pluies, l’augmentation des cas de paludisme ont un impact sur l’état nutritionnel des enfants. Enfin, l’impact négatif du conflit sur les moyens économiques des populations est aussi un facteur qui explique la gravité de la situation.
« La vie de nombreux enfants est menacée. Ils ont besoin d’une assistance immédiate», a déclaré Françoise Ackermans, Représentante de l'UNICEF au Mali. «Le traitement des enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère est une priorité pour l’UNICEF. Nous mettons en oeuvre tous les moyens disponibles pour assister chaque enfant touché par la malnutrition» a-t- elle ajouté. Cette année, plus de 108 000 enfants de moins de cinq ans ont été admis dans les unités de réhabilitation nutritionnelle au niveau national, grâce aux efforts du gouvernement, de l’UNICEF et des partenaires humanitaires.
L’enquête nutritionnelle se poursuit à l’échelle nationale. Au Nord, elle sera prochainement menée à Tombouctou et elle est déjà en cours dans le Sud du pays. Les résultats permettront d’évaluer les tendances de la situation nutritionnelle pour évaluer les besoins et prioriser l’allocation des ressources.
Les fonds nécessaires pour répondre aux besoins nutritionnels sur l’ensemble du pays s’élèvent à 80 millions de dollars. A ce jour, seul un quart de ce financement a été sécurisé. En date du 22 juillet, la Procédure d’Appel Consolidé (CAP) pour le Mali a reçu environ 142 millions de dollars, soit 30 pour cent des 476 millions de dollars recherchés.
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Hector Calderon, Chef de la Communication, UNICEF Mali, Tel +223 7599 4089, hcalderon@unicef.org;
Cindy Cao, Chargée de l’information publique et relations media, UNICEF Mali, Tel +223 7599
5846 ccao@unicef.org;
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Anouk Desgroseilliers, Chargée d’affaires humanitaires – Spécialiste des rapports, OCHA Mali,
Tel+ 223 7599 5761, desgroseilliers@un.org.