Un jeune homme a perdu la vie tandis qu’un certain nombre de personnes ont été blessées dans des affrontements nocturnes advenus dans le chef-lieu de Kidal, dans le Nord-est du pays, entre des touareg et des membres des communautés noires, a indiqué le quotidien local L’Essor, qui a précisé que les premiers coups de feu ont retenti vers neuf heures du soir jeudi et que les deux groupes rivaux ont été par la suite dispersés par les casques bleus de la mission de l’Onu (Minusma) et par les soldats français de l’Opération Serval. Ce vendredi matin, la situation demeure tendue : plusieurs magasins appartenant à des personnes originaires de Gao (Nord) auraient été pillés et des dizaines de civils d’origine africaine se seraient réfugiés dasn le camp militaire de Kidal. Selon un bilan diffusé par des sources du ministère malien de la Défense, les morts seraient au nombre de quatre et les blessés plusieurs dizaines.
La responsabilité des violences est attribuée à certains membres du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) sous commandement d’un certain Moussa Yatara, déserteur de l’armée régulière, qui ont attaqué des habitations et des personnes ouvertement favorables à l’unité du Mali. À Kidal, la population serait partagée en deux : d’une part, les partisans de l’indépendance du territoire de l’Azawad et de l’autre, ceux qui invoquent le retour dans la ville de l’armée et de l’administration centrale de Bamako. Des sources gouvernementales ont observé que les violences des dernières heures représentaient une violation des accords de paix signés le mois dernier à Ouagadougou entre le gouvernement malien de transition et les touareg du Mnla et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua).
En théorie, pour permettrela tenue régulière de l’élection présidentielle fixée au 28 juillet prochain, les miliciens touareg ont commencé à se rassembler dans des camps spéciaux tandis que 150 soldats maliens ont été déployés dans le chef-lieu. La distribution des cartes d’électeur et les autres opérations administratives ont elles aussi débuté à l’approche de ce scrutin crucial pour l’avenir du pays. Jeudi, un des candidats à l’élection, l’émissaire pour le Nord du Mali, Tiébilé Dramé, s’est retiré de la campagne électorale en soutenant que les conditions pour voter n’étaient pas réunies, surtout à Kidal. D’autre part, le Nigeria a annoncé que ses troupes déployées au Mali dans le cadre de la mission africaine (Misma) désormais intégrée au contingent de l’Onu, seraient retirées du pays pour “faire face à la situation interne”, se référant à l’insurrection des islamistes de Boko Haram dans le Nord-est du Nigeria.