Suite à la crise alimentaire en 2012, le PAM au Burkina Faso a lancé un nouveau projet pour aider les populations à se remettre de la crise, réduire les taux de malnutrition et renforcer la résilience des communautés pour faire face aux futurs chocs.
Par Célestine Ouedraogo
OUAGADOUGOU – L’année dernière, le Burkina Faso, comme les autres pays du Sahel, s’est trouvé confronté à une grave crise alimentaire en raison de la sécheresse, de la hausse des prix alimentaires et du conflit au Mali. Aujourd’hui, en dépit de la hausse de la production céréalière de 33,0 % enregistrée en 2013 par rapport à la campagne précédente, la production céréalière de 2012 reste tout de même déficitaire.
Situation alimentaire encore fragile
Les résultats d’une étude d’évaluation de la sécurité alimentaire en situation d’urgence menée par le PAM et d’autres acteurs en septembre 2012 indiquent que la situation alimentaire d’environ 1,8 million de personnes reste encore fragile, particulièrement dans les régions du Nord, de l’Est et du Sahel. Selon cette même étude, les dépenses de nourriture représenteraient 71 % des dépenses totales des ménages. L’endettement important des ménages constitue également une autre préoccupation importante dans la mesure où il contribue à fragiliser davantage le pouvoir d’achat des ménages.
C’est dans ce contexte qu’en plus des activités de son programme de pays 2011-2015 et de son programme d’assistance auprès des réfugiés maliens, le PAM au Burkina Faso met en œuvre une opération visant le relèvement post crise et le renforcement de capacités pour accroître la résilience des populations vulnérables.
Renforcer les modes de subsistance
Des activités de lutte contre la malnutrition qui seront mises en œuvre dans dix des 13 régions du pays (Sahel, Nord, Centre-Nord, Est, Centre-Est, Centre-Ouest, Boucle du Mouhoun, Centre, Plateau Central et Sud-Ouest) pour non seulement traiter les enfants de 6 à 59 mois atteints de malnutrition aigue modérée et les femmes enceintes et allaitantes malnutries, mais également de prévenir la malnutrition aigue des enfants de 6 à 23 mois à travers une activité de couverture générale (blanket feeding) durant la période de soudure.
S’agissant des activités visant l’amélioration de la sécurité alimentaire sous forme de «argent pour la création d’actifs» et «argent contre travail» dans six régions (Sahel, Nord, Nord-Ouest, Est, Centre-Est et Centre-Ouest), elles permettront aux ménages vulnérables de satisfaire leurs besoins immédiats et de renforcer leurs capacités à faire face aux futurs chocs.
«Cette opération qui sera mise en œuvre en 2013 et 2014 contribuera d’une part à réduire les niveaux de malnutrition chronique dans le pays, et d’autre part à améliorer le niveau de sécurité alimentaire des ménages vulnérables et renforcer leurs moyens de subsistance», a déclaré Angelline Rudakubana, Directrice-Représentante du PAM au Burkina Faso.
Au total, le PAM a besoin de 50 millions de dollars pour mettre en œuvre cette opération pour plus de 1,4 million de bénéficiaires, durant 21 mois.