1. RÉSUMÉ
En 2013, la Mauritanie continue de subir les effets d’une crise multi-dimensionnelle à la fois alimentaire, nutritionnelle et liée aux réfugiés.
Les causes qui ont prévalu dans la description de ce contexte en début d’année 2013 restent d’actualité. Toutefois, certains facteurs tant internes (période de soudure, fluctuation des prix des produits alimentaires de base, baisse des revenus des ménages) qu’externes (afflux de réfugiés maliens) maintiennent un niveau de vulnérabilité élevé parmi les populations affectées.
En effet, malgré une pluviométrie satisfaisante et une bonne récolte en 2012, près de 800 000 personnes seraient toujours en situation d’insécurité alimentaire en juillet 2013. En dépit d’une amélioration relative de la prévalence de l’insécurité alimentaire en zone rurale, de nouvelles poches de vulnérabilité apparaissent en milieu urbain et au nord du pays alors que ces espaces n’avaient pas encore été touchés par l’aide humanitaire d’urgence.
Parallèlement aux interventions multi-sectorielles de la communauté humanitaire, le Gouvernement a initié le plan de réponse d’urgence Emel visant les populations les plus vulnérables.
Par ailleurs, l’afflux de réfugiés maliens vers la Mauritanie s’est accentué depuis l’intervention militaire au Nord-Mali en janvier 2013. Cette présence de réfugiés, qui sont estimés à près de 75 500 personnes dans le camp de Mbéra, au sud-est du pays, entraîne une pression supplémentaire à la fois sur les communautés d’accueil, fortement vulnérables et démunies, sur les ressources hydriques et sur l’environnement.
Au total, la communauté humanitaire en Mauritanie cible 426 000 personnes affectées pour les six prochains mois. Une baisse significative s’observe dans le budget requis du Processus d’Appel Consolidé (CAP) révisé. Ceci s’explique par la projection à 800 000 du nombre de personnes qui pourraient être affectées par l’insécurité alimentaire lors de la période de soudure par rapport aux six premiers mois (comparé à 1 000 000 lors de l’élaboration du CAP 2013 initial). Parmi ces 800 000 personnes, le Gouvernement espère toucher 240 000 personnes à travers les volets de vente de biens à des prix subventionnés dans les boutiques de solidarité et dans les stocks alimentaires villageois de sécurité (SAVS) prévus par le Plan Emel. Le CAP devra prendre en charge 350 000 personnes les plus vulnérables affectées par l’insécurité alimentaire. Le reste des personnes qui pourraient être affectées par l’insécurité alimentaire sera pris en charge par les programmes réguliers des agences, ainsi que par d’autres intervenants comme le Mouvement de la Croix Rouge et du Croissant Rouge Mauritanien et d’autres intervenants hors appel.
Pour répondre efficacement aux besoins de ces populations affectées, le montant du CAP révisé à miparcours s’élève à US$107 millions, dont $50 millions ont déjà été financés . Malgré la générosité des bailleurs et leur promptitude à répondre à l’appel de la Mauritanie, de nombreux besoins des populations vulnérables restent à couvrir afin d’accompagner le pays dans sa stratégie de résilience.