07/11/2013 20:12 GMT
BAMAKO, 11 juillet 2013 (AFP) - Le gouverneur de Kidal, ville du nord du Mali soumise à de vives tensions entre l'armée malienne et la rébellion touareg, en est reparti jeudi soir après quelques heures sur place alors qu'il devait y rester pour préparer l'élection présidentielle du 28 juillet, a appris l'AFP de sources militaires malienne et africaine.
"Le gouverneur de Kidal, qui est arrivé aujourd'hui, est reparti en fin d'après-midi par l'avion qui l'a amené" de Bamako, a affirmé la source malienne, en parlant, sans les donner, de "raisons stratégiques"à ce départ. Un retour à Bamako était "une des hypothèses arrêtées avant son arrivée", a-t-elle ajouté.
Le retour à Bamako du gouverneur, le colonel Adama Kamissoko, a été confirmé par une source africaine de la force de l'ONU au Mali (Minusma), qui a dit qu'à son arrivée il y avait "vraiment de la tension".
Interrogé peu après son arrivée à Kidal, le gouverneur, accompagné de plusieurs autres responsables régionaux, avait déclaré que "les locaux du gouvernorat"étaient "occupés par des groupes armés" qu'il n'avait pas nommés. Il n'avait pas exclu un retour à Bamako "avant de revenir".
Ce retour du gouverneur pour préparer le premier tour de la présidentielle du 28 juillet, devait marquer celui de l'administration centrale malienne, absente de Kidal (située à 1.500 km de Bamako) depuis le début de l'année 2012.
L'armée malienne avait alors été mise en déroute par une offensive des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) alliés à des groupes islamistes armés de la mouvance Al-Qaïda qui avaient occupé tout le nord du Mali, abandonné par les représentants de l'Etat central de Bamako.
Mais les tensions restent vives à Kidal entre partisans et opposants du retour de l'armée il y a près d'une semaine. Celui-ci s'est fait parallèlement au cantonnement des combattants du MNLA, conformément à un accord de paix signé en juin à Ouagadougou.
Plusieurs manifestations des deux camps ont eu lieu depuis. Deux soldats de la Minusma, et un Français, également présents dans la ville, ont été blessés par des jets de pierres et des dizaines d'habitants, affirmant craindre des violences de la part des Touareg, se sont réfugiés dans un camp militaire.
sd-stb/plh
© 1994-2013 Agence France-Presse