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Mali: Combats dans le nord du Mali entre rébellion touareg et armée malienne

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Source: Agence France-Presse
Country: Mali

06/05/2013 12:14 GMT

Par Ahamadou CISSE

BAMAKO, 05 juin 2013 (AFP) - Des combats ont opposé mercredi dans le nord du Mali des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) à l'armée malienne qui entend reprendre la ville de Kidal, occupée depuis fin janvier par le MNLA, accusé de "racisme" contre ses habitants noirs.

La France, ex-puissance coloniale engagée militairement au Mali depuis janvier, a appelé les "groupes armés", du Nord à "déposer les armes", estimant que l'armée malienne a "vocation à se déployer sur l'ensemble du territoire".

"Nos troupes ont eu des accrochages dans la zone d'Anefis, face à des bandits armés qui ont subi beaucoup de pertes en véhicules et en hommes", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée malienne, Souleymane Maïga.

Ces affrontements dans le secteur d'Anefis, localité du nord-est du Mali située à une centaine de kilomètres au sud de Kidal et à 200 km au nord de Gao, la plus grande ville de la région, ont été confirmés par le MNLA et une source militaire régionale.

"L'armée malienne a attaqué nos positions ce matin à Anefis, elle a décidé de régler la situation par la guerre et le gouvernement malien assumera toutes les conséquences", a déclaré à l'AFP Mahamadou Djeri Maïga, vice-président du MNLA.

Il parlait depuis Ouagadougou où il se trouve pour des négociations avec Tiébilé Dramé, émissaire du régime de transition malien, sous l'égide de la médiation burkinabè.

"Nous n'avons jamais voulu régler la situation par la guerre mais, comme c'est ainsi, nous allons nous défendre jusqu'au bout", a-t-il ajouté, demandant "une fois de plus au médiateur d'amener les autorités de Bamako à la raison".

Les affrontements ont également été confirmés par une source militaire régionale.

Le vice-président du MNLA, qui a affirmé que l'armée malienne avait attaqué "à l'arme lourde", a indiqué que son mouvement allait demander à "toutes" ses unités "d'avancer sur toutes les positions de l'armée malienne dans le territoire de l'Azawad", le nom donné par la rébellion touareg au nord du Mali.

Il demande aussi aux "forces étrangères" de rester "neutres" et de "nous laisser avec l'armée malienne".

Les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui ont occupé le nord du Mali pendant presque toute l'année 2012, en ont été en grande partie chassés par l'intervention, depuis janvier 2013, de l'armée française et des armées africaines toujours présentes sur le terrain.

Les armées africaines doivent être intégrées à terme au sein d'une force de l'ONU de quelque 12.000 hommes, qui doit théoriquement commencer à se déployer au Mali à partir du 1er juillet.

Le MNLA, qui occupe Kidal depuis le départ des islamistes armés chassés par l'intervention militaire française, refuse depuis la présence de l'armée et de l'administration maliennes dans la ville, compromettant la tenue dans tout le pays du premier tour de l'élection présidentielle du 28 juillet.

Environ 200 soldats français, dont l'intervention a permis le retour de la rébellion touareg à Kidal avec laquelle ils collaborent, restent stationnés à l'aéroport de la ville.

Mardi, le porte-parole de l'armée malienne avait annoncé qu'elle avait pris position à Anefis et sa région en vue de reconquérir la ville de Kidal où le MNLA a procédé à l'arrestation et à l'expulsion vers Gao de plusieurs dizaines de membres des communautés noires, accusés d'être des "agents" de Bamako.

Le gouvernement malien de transition a qualifié ces arrestations et expulsions de véritable "épuration raciale".

Les profondes divisions ethniques entres les communautés noires et majoritaires du Mali et les "peaux rouges" des communautés touareg et arabe, ont exacerbées par l'occupation jihadiste du Nord en 2012, Touareg et Arabes étant souvent assimilés à des islamistes.

Les Touareg affirment de leur côté être victimes des "exactions" de l'armée malienne qui avait été écrasée et humiliée lors de l'offensive dans le nord du Mali lancée en janvier 2012 par le MNLA, alors allié aux groupes jihadistes.

bur-stb/cs/de

© 1994-2013 Agence France-Presse


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