Fuir… Fuir un contexte que l’on ne maitrise pas et chercher à se mettre à l’abri. Marcher au Nord pour passer une frontière où la sécurité des siens sera assurée. Depuis février 2013, c’est ce que 750 familles soit 4 200 personnes ont espéré, laissant tout derrière eux pour passer la frontière algérienne.
Mais lorsque cette dernière se ferme, que faire ? Installer un campement de fortune dans une commune proche de son lieu d’arrivée et attendre. Attendre que le contexte s’apaise pour pouvoir rentrer chez soi.
C’est ainsi que le village de Talhandak a vu sa population multipliée par 5 en quelques semaines ; des familles de déplacés, avec femmes et enfants, et parfois un peu de bétail, arrivant jour après jour, fuyant les combats et les rumeurs qui parcourent le Nord du Mali. Mais ce village n’était pas préparé à ces arrivées. Les points d’eau de la zone n’étant pas dimensionnés pour un tel afflux de personnes. Un seul forage existait dans le village avec un faible débit.
Les ménages ne disposaient alors que de 2,6 litres d’eau par jour et par personne, une quantité bien en deçà du seuil d'urgence.
S’ajoutait à cela une situation en sécurité alimentaire plus que préoccupante. Les frontières algériennes étant fermées, l’approvisionnement en nourriture ne pouvait s’effectuer qu’illégalement, en petite quantité, de manière irrégulière et couteuse, forçant les ménages à réduire leur consommation de nourriture.
C’est à cette situation d’urgence que les équipes de Solidarités International ont dû faire face et qui les a conduit à mettre en place une réponse humanitaire appropriée, en coordination avec Médecins du Monde Belgique et la Comité International de la Croix Rouge. Les équipes de Solidarités International sont ainsi allées à la rencontre de ces familles, installées sous des tentes de fortunes, privées de source de revenu, d’eau et de nourriture.
Les résultats du diagnostic conduit par Solidarités International ont ainsi démontré la nécessité de mettre en œuvre une réponse d’urgence pour venir en aide à ces populations vulnérables. Durant plusieurs semaines et encore à l’heure actuelle, des distributions d’eau ont lieu, chaque jour, sur deux sites, permettant à la population locale et déplacée de s’approvisionner en eau, tout en disposant des moyens nécessaires pour transporter cette eau et la traiter. Des séances de sensibilisation sur les bonnes pratiques d’hygiène ont également lieu, permettant de diminuer le risque d’exposition à des maladies liées à une mauvaise hygiène. Ce sont ainsi 920 familles au total soit 750 familles de déplacés ou retournés et 170 familles du village qui ont pu bénéficier des distributions d’eau et de kits. Dans le même temps, la coordination des acteurs humanitaires a permis d’assurer des distributions de vivre, et des soins médicaux.
La situation de ces familles reste, encore à l’heure actuelle, extrêmement précaire, les déplacés ne cessant d’arriver et les équipes de Solidarités International redoublent d’effort pour leur venir en aide et trouver des solutions plus pérennes, pour enfin sortir de cette urgence humanitaire.