La période de soudure correspondant aux mois de juin à août dans le Sahel est toujours une source de préoccupation pour les organismes humanitaires. Et une enquête sur la base du suivi mensuel de la situation alimentaire du SAP, réalisée en mars 2013, révèle que la situation est critique dans 13 zones du Niger. Ainsi, 800 000 personnes se trouvent en insécurité alimentaire et dans ce lot, 84000 personnes sont en insécurité alimentaire critique. N'ayant plus de réserve alimentaire, ces populations vulnérables ont besoin d'une assistance immédiate.
Le dernier bulletin humanitaire d'OCHA datée du 9 mai 2013 note que cette situation critique se caractérise par une hausse des prix des céréales au Niger, mais aussi par une consommation d'aliments de pénurie et par la constitution par des commerçants usuriers de stocks alimentaires sur les marchés. A cela s'ajoutent la baisse des revenus tirés de la vente des produits de contre-saison (oignon, tomate, pomme de terre), et des problèmes de ravitaillement en vivres des marchés dans certaines zones dont Danat (Arlit) ; Dogon Kiria (Doutchi) ; Maijirgui (Tessaoua) ; Tabokati (Bouza) ; Ourno (Madaoua) ; Barmou (Tahoua) ; Bankilaré (Bankiré) ; Gorouol (Tillabéry) ; Garagoumsa-Tirmini (Takiéta) ; Falenco (Tanout).
Dans ces conditions, Niamey a mis en place un plan de soutien du gouvernement qui prévoit des mesures d'atténuation pour répondre à cette situation. Ainsi, l'Office des produits vivriers du Niger (OPVN) a déjà démarré pour la région d'Agadez l'opération de «vente de céréales à prix modérés », et la même opération devrait démarrer incessamment dans les autres zones du pays. D'autres mesures sont également en train d'être mises en place, telles que des opérations de cash transfert et la mise à disposition de semences améliorées pour les populations.
Par ailleurs, le Niger a dû faire face à la crise qui a touché le Mali voisin en accueillant près de 50.000 réfugiés maliens vivant dans des camps ou des campements de fortune. Le PAM a conduit une évaluation dans trois camps à Abada, Mangayizé et Tabaraberey. Il se trouve que le taux de malnutrition aigue des enfants de moins de 6 ans, dépasse le seuil d'urgence qui est de 15%. Dans ces conditions, le PAM assiste une moyenne de 45.000 réfugiés par mois, avec de la nourriture et des suppléments alimentaires pour les enfants.
(Extrait sonore : Elisabeth Byrs, porte-parole du PAM à Genève ; propos recueillis par Alpha Diallo)