Selon Oxfam, les bailleurs internationaux doivent appuyer le Mali dans ses efforts de reconstruction de la gouvernance et à mettre fin à son effondrement afin de restaurer la paix suite à l’intervention menée par la France.
Oxfam publie un rapport intitulé « Mali : Un nouveau contrat de développement » alors que les bailleurs se réunissent aujourd’hui à Bruxelles pour discuter du futur du pays.
Selon Marietou Diaby, directrice pays pour Oxfam au Mali, depuis l’éclatement de la crise l’année dernière, l’attention internationale portée sur le Mali s’est jusqu’ici principalement focalisée sur des questions de sécurité et de contre-terrorisme. Ce champs doit être désormais élargi.
« Les bailleurs doivent tirer les leçons de crises telles que l’Afghanistan et la Somalie. Une approche étroite de la victoire sur le plan militaire n’est jamais suffisante pour parvenir à la paix et à la sécurité sur le long terme, déclare Mme Diaby. Les bailleurs doivent aider à construire les fondations d’une situation économique réellement viable au Mali – autrement, ils n’auront fait que la moitié du travail. »
Aujourd’hui, la situation au Mali est extrêmement difficile. Depuis le mois dernier, la population du nord du pays fait face à la seconde crise alimentaire en deux ans. On rapporte des pénuries alimentaires, ruptures d’approvisionnements et une inflation galopante. Environ 467 000 personnes – presque un tiers de la population du nord – ont été déplacées par le conflit. L’économie du pays est en déclin, et l’indice de développement humain calculé par l’ONU montre que le Mali est devenu un des cinq pays les plus pauvres du monde durant les 12 derniers mois.
Oxfam souligne que le Mali a un fort potentiel économique. Le Mali est le troisième plus important producteur d’or en Afrique, mais la population n’a jusqu’ici pas profité de cette richesse. Un Malien sur cinq – environ 3 millions de personnes – vivent dans une pauvreté extrême et sont dans l’impossibilité de satisfaire leurs besoins nutritionnels essentiels.
« Le gouvernement malien est responsable devant son peuple de la conduite de la politique de développement, poursuit Mme Diaby. Il doit améliorer la gestion de ses ressources et distribuer les bénéfices d’une manière plus équitable. Il doit faire face aux défis de la corruption et du manque de transparence. Afin de parvenir à une situation économique viable au Mali, il est nécessaire de se baser sur les besoins et les intérêts des populations et de lui permettre de jouer un rôle plus central dans la détermination de son futur. »
Selon Oxfam, une aide au développement intelligente peut jouer un rôle significatif en cette période cruciale. Les bailleurs semblent réaliser qu’il est temps d’opter pour une approche centrée sur les problèmes structurels qui entravent le développement du Mali. Ils doivent désormais passer à l’action, en fournissant immédiatement des ressources destinées à la réponse humanitaire et en engageant des fonds sur le long terme, au moins pour les 15 prochaines années. Ils doivent par ailleurs clairement affirmer leur volonté de voir le gouvernement utiliser ses ressources pour lutter contre la pauvreté, la corruption et les inégalités, ainsi que pour promouvoir les droits humains.
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