WASHINGTON, le 30 avril 2013 – Le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un don de 70 millions de dollars à l’appui de Jigiséméjiri (Arbre de l’espoir), un projet d’aide sociale d’urgence qui versera une allocation mensuelle de 10 000 FCFA (20 dollars environ) pendant trois ans à 62 000 ménages parmi les plus pauvres du Mali.
Avec plus de 40 % de pauvres, la majorité des Maliens sont extrêmement vulnérables. Depuis mars 2012, l’instabilité politique et le conflit ont sensiblement aggravé la situation. De nombreux ménages sont en difficulté et la malnutrition infantile risque d’avoir des conséquences dramatiques à long terme pour toute une génération.
Le projet Arbre de l’espoir s’adressera initialement aux ménages vulnérables dans le Sud du pays — dans les régions de Sikasso, Ségou, Mopti, Koulikoro et Kayes, et le district de Bamako — où de nombreuses familles qui vivaient déjà dans la pauvreté avant la crise ont accueilli des milliers de nouveaux réfugiés venus du Nord en crise.
« Alors que le Mali s’efforce à grand peine de reconstruire après la plus grave crise politique et sécuritaire qu’il ait connu depuis son accession à l’indépendance, le projet Arbre de l’espoir permettra aux familles vulnérables d’avoir de quoi survivre en cette période extrêmement difficile ”, a déclaré Ousmane Diagana, Directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Mali.
Destiné à évoluer vers un programme national de protection sociale plus complet qui pourra être déployé rapidement pour aider si nécessaire un plus grand nombre de ménages pauvres, le projet Arbre de l’espoir sera financé par l’Association internationale de développement (IDA)* du Groupe de la Banque mondiale pendant les cinq prochaines années.
Une fois que la situation sera stabilisée dans le Nord du Mali, a expliqué Ousmane Diagana, le projet pourra être progressivement étendu au reste du pays grâce à de nouveaux apports de fonds du gouvernement et des partenaires de développement.
« Bien qu’il apporte une aide d’urgence, ce filet de protection sociale s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté à long terme car il vient en aide aux ménages vulnérables qui ont un besoin urgent d’assistance, tout en jetant les bases d’un système national de protection sociale qui aidera à mieux résister aux chocs futurs », a déclaré Setareh Razmara, l’un des chefs d’équipes du projet à la Banque mondiale. « L’expérience d’autres pays de la région comme le Rwanda, le Niger, le Ghana et la Tanzanie montre que les filets de protection sociale sont un moyen efficace et abordable de faire des progrès rapides et sans précédent dans la lutte contre la pauvreté en Afrique subsaharienne. »
L’aide de la Banque mondiale dans le secteur de la protection sociale en Afrique subsaharienne a augmenté de 260 millions de dollars par an en moyenne sur la période 2001-2005 à 600 millions de dollars par an au cours de 2006-2010. Le portefeuille des projets en cours de la Banque mondiale dans le secteur de la protection sociale en Afrique représente un engagement total de plus de 3 milliards de dollars.
- L’Association internationale de développement (IDA), créée en 1960, aide les pays les plus pauvres du monde en accordant des prêts (appelés « crédits ») et des dons pour des projets et des programmes qui visent à stimuler la croissance économique, à faire reculer la pauvreté et à améliorer la vie des pauvres. L'IDA est l'un des principaux bailleurs de fonds pour les 81 pays les plus pauvres du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l'IDA apportent des changements positifs pour les 2,5 milliards de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour. Depuis 1960, l'Association a contribué à des projets de développement dans 108 pays. Les engagements annuels ont augmenté régulièrement pour atteindre 15 milliards de dollars en moyenne au cours des trois dernières années, dont 50 % environ en Afrique.