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En réintégrant le Mali, l'UA veut l'associer à la reconquête du Nord occupé

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Source:  Agence France-Presse
Country:  Mali

10/25/2012 19:09 GMT

Par Stéphane BARBIER

DAKAR, 25 oct 2012 (AFP) - La réintégration du Mali dans l'Union africaine (UA), alors que les tensions persistent à Bamako, illustre la volonté de ses partenaires de l'associer à la préparation d'une force militaire internationale pour reconquérir le nord de son territoire occupé par des islamistes armés.

L'UA, qui avait suspendu le Mali après le coup d'Etat militaire ayant renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré, a décidé mercredi de réintégrer ce pays et a nommé jeudi l'ex-président burundais Pierre Buyoya Haut représentant de l'UA pour le Mali et le Sahel.

La réintégration du Mali au sein de l'UA, qui va ouvrir un bureau permanent à Bamako, est assortie d'une demande aux autorités de transition, mises en place en avril après le retrait des putschistes, d'organiser des "élections libres" avant avril 2013.

Ce scrutin doit parachever le retour "à l'ordre constitutionnel", loin d'être consolidé à Bamako, où un front du refus à toute intervention étrangère dans le nord est très actif et où l'ex-chef des putschistes, le capitaine Amadou Haya Sanogo, reste influent: ses hommes ont été accusés d'atteintes aux droits de l'Homme commises à Bamako contre les partisans du président Amadou Toumani Touré.

Le capitaine Sanogo a été nommé par le président intérimaire Dioncounda Traoré à la tête d'une structure chargée de réformer l'armée malienne.

Cette dernière, sous-équipée, est encore traumatisée par sa débâcle dans le nord face aux groupes armés emmenés par Al-Qaïda au Maghreb islamique.

En quelques jours après le coup d'Etat, les islamistes avaient pris progressivement le contrôle de cette vaste région, d'où ils ont ensuite évincé les rebelles touareg laïcs et indépendantistes ayant lancé l'offensive en janvier. Ils y imposent aujourd'hui avec brutalité la charia (loi islamique).

Des élections sur l'ensemble du territoire malien sont impossibles si le nord - les deux-tiers du pays - n'est pas libéré.

C'est en partie pourquoi, tout en réintégrant le Mali afin d'aider le régime de transition à asseoir son pouvoir, l'UA a appelé à "une finalisation rapide de la préparation conjointe d'une force internationale, menée par l'Afrique", pour reprendre le nord.

Cette force, composée d'environ 3.000 soldats de pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), sera déployée avec l'aval de l'ONU et le soutien logistique de pays comme la France et les Etats-Unis.

Agir "de manière immédiate et décisive"

"Les Maliens et la communauté internationale doivent redoubler d'efforts pour résoudre la situation actuelle dans le nord, qui représente une menace à laquelle nous devons répondre de manière immédiate et décisive", a déclaré Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l'UA.

A ce jour, la composition de la force, son financement et ses moyens réels demeurent flous.

Or il reste peu de temps aux Africains pour répondre au Conseil de sécurité de l'ONU qui, le 12 octobre, leur a donné 45 jours pour préciser leurs plans avant un feu vert définitif à l'intervention.

Avant l'échéance, un intense ballet diplomatique entre partenaires internationaux est mené, incluant l'Algérie, voisine du Mali et puissance militaire régionale incontournable dans la résolution de la crise.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton sera à Alger la semaine prochaine, avant une visite en décembre du président français François Hollande.

L'Algérie a souscrit à une déclaration conjointe adoptée le 19 octobre à Bamako lors d'une réunion internationale de haut niveau qui, outre sa "solidarité" avec le Mali, l'enjoint à prendre "des mesures immédiates pour faciliter les efforts" en vue d'une intervention armée.

Sans exclure l'intervention, Alger privilégie cependant le dialogue avec les groupes armés qui rejettent "le terrorisme" et la partition du Mali.

Un tel dialogue, soulignait un haut dirigeant de l'ONU en marge de la réunion de Bamako, n'interdit pas l'usage de la force.

Il a plutôt pour but de permettre le regroupement de certains groupes armés composés essentiellement de rebelles touareg - dont le principal, le Mouvement national de libération de l'Azawad a été laminé par les islamistes - pour faciliter la réussite de l'intervention. "Moins il y aura de groupes armés, plus ce sera facile", selon ce dirigeant.

stb/cs/de


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