Un dernier espoir pour des filles en détresse
L’Association Jeunesse et Développement du Mali à Bamako (AJDM) est une organisation humanitaire qui vole au secours des filles migrantes y compris celles déplacées suite aux conflits au Nord du Mali victimes des abus sexuels, viols et violences. Fondée sur des valeurs de justice et de solidarité, l’AJDM fournit un accompagnement psychosocial pour soulager les douleurs morales et physiques liées aux traumatismes, mais aussi pour renforcer la capacité de résilience des victimes.
Deux centres d’accueil et d’hébergement temporaire, créés en 2005 et 2008, assurent la prise en charge alimentaire, médicale et l’appui psychosocial, qui sont souvent des aides ménagères ou vendeuses ambulantes. Il s’y ajoute maintenant des filles déplacées suite aux conflits au Nord du Mali. Les deux centres ont une capacité d’hébergement de 17 et 20 filles et hébergent entre 40 et 100 filles chacun par an. A cause des conflits, la demande a doublé dépassant de loin l’offre. AJDM est actuellement financée par deux partenaires, une ONG suisse et une luxembourgeoise.
L’accueil et la prise en charge des filles dans les centres AJDM sont assurés par les assistantes sociales de jour et de nuit, appuyées par un médecin. Les activités des assistantes sociales couvrent l’accueil, l’hébergement, l’orientation, la référence, l’appui alimentaire, médical et psychosocial, y compris la réunification et l’insertion socioéconomique.
L’accompagnement psychosocial de l’AJDM ouvre aux survivantes la voie à l’espoir, à la reconstruction et à un projet de vie que l’ONG accompagne jusqu’au retrait des victimes de la précarité et de la vulnérabilité.
Une fille déplacée nous a confié son calvaire : «J’ai fui les rebelles à Douentza, ma ville d’origine. Je suis arrivée tard dans la nuit à Bamako. Ne sachant pas où aller j’ai dormi sur les bancs à la gare où des inconnus m’ont violé. J’ai pleuré et ils ont pris la fuite et c’est ainsi que j’ai contracté ma grossesse. J’ai enfin trouvé un travail comme ménagère, mais huit mois après je ne pouvais plus travailler et ma patronne m’avait renvoyée dans la rue, c’est de là qu’une camarade m’a conduite au centre d’AJDM. Au centre, j’ai bénéficié d’une prise en charge alimentaire, médicale et psychosociale qui a transformé ma détresse en espoir ».
Malgré ces efforts, beaucoup d’autres demandes d’accueil et d’hébergement restent non satisfaites faute de places et d’infrastructures. C’est pourquoi l’Association cherche d’urgence un appui pour l’obtention d’un autre centre plus spacieux et confortable pour une prise en charge adéquate des nombreuses victimes.