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Mali: Sécuriser, dialoguer et réformer en profondeur

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Source: International Crisis Group
Country: Mali

Dakar/Bruxelles | 11 avr. 2013

Le Mali et ses partenaires internationaux doivent saisir l’occasion d’instaurer un dialogue national pour empêcher l’émergence d’une nouvelle crise politique ou sécuritaire.

Mali : sécuriser, dialoguer et réformer en profondeur, le dernier rapport de l’International Crisis Group, analyse la situation au Mali après l’intervention militaire française qui visait un retour du Nord sous le contrôle de l’Etat, à l’heure où le déploiement et le mandat d’une mission de stabilisation des Nations unies sont à l’étude au Conseil de sécurité. Des combats continuent sporadiquement au Nord, les menaces sur la sécurité restent redoutables, et l’élection présidentielle prévue pour juillet représente un immense défi. Un processus politique inclusif mettant l’accent sur le dialogue national et la réconciliation entre les communautés maliennes est indispensable pour empêcher le retour de la violence. A terme, seule l’amélioration de la gouvernance peut garantir durablement la paix et la stabilité.

Les conclusions et recommandations principales du rapport sont :

  • Les dirigeants politiques maliens doivent s’engager publiquement à promouvoir la paix et la réconciliation ; à défaut, la campagne électorale risque de renforcer les divisions, le scrutin d’attiser les tensions, et tout cela pourrait compromettre la mise en œuvre de réformes nécessaires.

  • La communication, notamment à travers les radios et chaines de télévision très écoutées dans le pays, est indispensable pour favoriser la participation politique et apaiser les tensions. Un nouveau mécanisme doit également être établi pour surveiller toute rhétorique incendiaire dans les médias.
    Les partenaires du Mali doivent faire comprendre au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qu’il est dans son intérêt de renoncer à la lutte armée et de participer au processus politique.

  • Les dirigeants à Bamako ne doivent pas fermer la porte à toute discussion, même discrète, en imposant des préconditions aux groupes armés. Le dialogue est essentiel pour donner à tous les Maliens du Nord la chance de participer aux élections, sans quoi le Nord pourrait à nouveau se transformer en base arrière pour une rébellion.

    Il faut maintenir une distinction claire entre, d’une part, la mission de stabilisation des Nations unies, avec sa forte composante civile, et d’autre part, une « force parallèle » destinée à la lutte antiterroriste, dont il faudra clarifier la base juridique et la zone d’intervention.

« Il faut organiser rapidement des élections, mais pas à n’importe quel prix », affirme Gilles Yabi, le directeur du projet Afrique de l’Ouest de Crisis Group. « La réconciliation doit commencer dès maintenant, tout comme la fourniture de services économiques et sociaux au Nord. La radicalisation de l’opinion publique est réelle et il faut une forte volonté politique pour combattre les amalgames entre rebelles, terroristes, narcotrafiquants et Touareg ou Arabes ».

« La focalisation sur le terrorisme risque de masquer les véritables problèmes », ajoute Comfort Ero, la directrice du programme Afrique de Crisis Group. « Dans la hiérarchie des causes de la crise, la corruption et le laxisme dans la gouvernance viennent loin devant un problème terroriste, touareg ou même Nord-Sud. Le défi le plus important pour la région et l’ONU est d’aligner leurs positions sur le processus politique, et d’exiger des Maliens qu’ils prennent leurs responsabilités pour combattre la mauvaise gouvernance et empêcher l’émergence d’une nouvelle crise ».


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