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Mali: Dans une région relativement calme du Mali, un programme veut faire baisser le nombre de décès dus au paludisme

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Source: UN Children's Fund
Country: Mali

Par Katarina Johansson Mekoulou

Dans une région relativement pacifique du Mali, un nouveau programme lutte contre la malnutrition et le paludisme, deux problèmes persistants.

OUÉLESSÉBOUGOU, Mali, 27 mars 2013 – La poursuite du conflit dans le nord du Mali a eu de sévères conséquences sur le pays.

Le Mali affronte également une crise alimentaire et nutritionnelle qu’aggravent l'instabilité politique et les conflits dans le nord. Des écoles ont été fermées, des centres de santé pillés et saccagés, les droits des enfants violés.

Mais au Koulikoro, une région parsemée de petits villages de huttes aux murs de boue et aux toits de chaume coniques, la vie est restée relativement paisible, malgré le grand nombre de personnes déplacées qui ont trouvé refuge ici.

Cependant, les enfants d’ici risquent de lutter pour leur survie dans un type de conflit très différent.

Un type de conflit différent

Dans les villages du district d’Ouélessébougou, le paludisme est très fréquent et, combiné à la malnutrition chronique qui sévit au Mali, est la principale cause de décès des enfants de moins de 5 ans. Ces décès se produisent souvent à la maison, loin d’un traitement médical qui pourrait sauver la vie de ces enfants.

Mais un programme énergique financé par l'UNICEF et le Département d'aide humanitaire de l'Union européenne (ECHO) améliore les chances des enfants contre ce fléau.

« Je ne peux même pas vous donner le nombre de vies qu'ils ont sauvées », affirme le fils du chef du village de Bladier, Salif Samake. Il parle des services de l’Alliance Médicale Contre le Paludisme (AMCP) / ALIMA, qui sont devenus disponibles dans son district en mars dernier.

M. Samake appelle une jeune femme, qui vient de rentrer de l'hôpital central avec son enfant de 3 ans. La fille était gravement malade du paludisme, dit-il, « à tel point que je pensais qu'elle allait mourir ».

La mère, dont quatre enfants avaient déjà succombé au paludisme, et sa fille ont été admises à l'hôpital pour des services médicaux gratuits. Dix jours et une transfusion de sang plus tard, elles sont rentrés chez elles, sauves.

Une passerelle entre le village et les services de santé

A Ouélessébougou, l’AMCP / ALIMA comprend une équipe de 25 médecins, infirmières, agents de terrain et coordinateurs qui ont réussi à considérablement améliorer les taux de survie de l'enfant dans le district. De jeunes Maliens, équipés de pèse-personnes, de rubans-mètres, d’aliments thérapeutiques et de comprimés anti-malaria, gèrent un programme qui a pour but de rapprocher les villages éloignés des installations de santé de l'Etat, sous-utilisées par les personnes qui ont le plus besoin.

« Avant le programme, nous avions eu peu d'enfants à l'hôpital, de nombreux traitements étaient interrompus avant terme et il y avait de nombreux décès », explique le directeur de l'hôpital central, le Dr Boubacar Diarra N'Dji.

Le médecin a fait valoir qu’il y avait peu de familles qui pouvaient financer une hospitalisation, et encore moins qui pouvaient comprendre l'importance de suivre un traitement médical. Mais, depuis le début du programme, des investissements supplémentaires réalisés par ECHO ont permis de supprimer les frais d'hôpitaux et d'assurer le suivi des cas avec des équipes mobiles de médecins.

La mobilité est au cœur de ce programme. Chaque médecin affecté à 20 villages passe la matinée sur le terrain, à dépister les cas de malnutrition et de paludisme chez tous les enfants de moins de 5 ans.

Les médecins prescrivent des aliments thérapeutiques et des médicaments antipaludiques et expliquent comment administrer le traitement. Ils orientent les cas présentant des complications vers le centre de santé le plus proche, où les parents peuvent rester gratuitement, où ils sont nourris et où ils reçoivent des conseils tout au long séjour de leur enfant.

Aussi abordable et accessible que possible

Souleymane Ba coordonne les opérations sur le terrain de l'équipe d’Ouélessébougou. M. Ba et le Dr Bakary Sidibé, le chef du personnel médical, ont tous les deux fondé le premier programme AMCP / ALIMA au Kangaba, une région toute proche.

C’est le succès obtenu au Kangaba qui a encouragé ECHO à élargir le programme à Ouélessébougou et à un autre district.

« Maintenant, de plus en plus de districts nous demandent de venir », souligne M. Ba.

« Chaque fois que je mets une nouvelle stratégie en place, poursuit-il, vous me trouverez en train de vérifier que mon équipe la met en œuvre, et d’examiner les résultats. Par exemple, quand je me suis aperçu que le faible taux d’admission aux établissements de santé pour les enfants atteints de paludisme grave pouvait être amélioré en associant des tests rapides de dépistage du paludisme avec le dépistage de la malnutrition ».

M. Ba et trois médecins passeront la matinée du lendemain dans le village de Manadougou, à examiner plus de 100 enfants de moins de 5 ans. En deux heures, ils vont identifier 20 cas de paludisme et trois nouveaux cas de malnutrition.

Aucun de ces enfants n’aura besoin d'être hospitalisé. Ils seront vus par l'équipe mobile de nouveau dans deux semaines. Ils se seront vraisemblablement rétablis, sans que les familles aient été obligées de se déplacer loin de chez elles pour aller dans un établissement de santé.

Mais, avant que l’équipe ne parte, le Dr Sidibe explique clairement que si la santé d’un enfant se détériore rapidement, il sera impératif que les parents consultent un médecin. Et grâce à l’AMCP / ALIMA, ils pourront le faire de manière beaucoup plus abordable et beaucoup plus facilement qu’avant.


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