03/27/2013 15:40 GMT
BAMAKO, 27 mars 2013 (AFP) - L'armée malienne a pour la première fois donné mercredi un bilan de la guerre contre les islamistes dans son pays, affirmant que 63 de ses soldats et environ 600 islamistes avaient été tués depuis janvier, au moment où se prépare l'envoi d'une mission de maintien de la paix de l'ONU.
"Depuis le début de l'offensive militaire lancée le 11 janvier 2013 contre les islamistes, le bilan humain est de 63 soldats maliens tués et nos adversaires ont perdu environ 600 combattants", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Souleymane Maïga, porte-parole de l'armée malienne.
Il a par ailleurs indiqué que deux soldats togolais et un burkinabè étaient morts accidentellement au Mali.
Fin février, le Tchad avait annoncé avoir perdu 26 soldats au combat au Mali, bilan qui n'a pas été actualisé depuis.
L'armée française a enregistré la mort de cinq soldats depuis le début de son intervention le 11 janvier pour empêcher une avancée vers le sud du Mali des groupes islamistes armés qui occupaient le nord de ce pays depuis neuf mois, y commettant de nombreuses exactions.
L'opération militaire lancée par la France, qui a envoyé 4.000 soldats en soutien à l'armée malienne, a permis la reprise des villes du nord du Mali, mais les jihadistes résistent encore dans le nord-est du pays, dans le massif des Ifoghas et dans la région de Gao, plus grande agglomération du Nord.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a été "affaiblie" par l'opération militaire française Serval, a déclaré le chef d'Etat-major de l'armée française de terre française, le général Bertrand Ract-Madouxui, qui a encouragé ses troupes à porter leur attention sur la région de Gao.
Une Mission internationale de soutien au Mali (Misma), composée de 6.300 soldats d'Afrique de l'Ouest et du Tchad, est aussi présente au Mali et sa transformation en force des Nations unies est actuellement en préparation.
"Force parallèle"
L'ONU envisage de déployer au Mali une mission de maintien de la paix forte de 11.200 hommes au maximum, accompagnée d'une "force parallèle" pour combattre les islamistes, selon un rapport du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon présenté mardi à New York.
Les chefs des armées de Mauritanie, d'Algérie, du Mali et du Niger se sont eux réunis mercredi à Nouakchott pour "évaluer la situation" sécuritaire dans le Sahel marquée par l'intervention au Mali. Ils ont affirmé avoir pris les "dispositions nécessaires pour renforcer et améliorer les capacités opérationnelles" de leurs armées.
Dans le même temps, 300 soldats maliens ont débuté à Bamako une formation au respect des droits de l'Homme en zone de conflit, alors que l'armée malienne est régulièrement accusée d'exactions.
"Le respect des civils, surtout des femmes et des enfants, doit être la priorité des priorités pour tous les belligérants", a déclaré To Tjoelker, chargée d'affaires de l'ambassade des Pays-Bas à Bamako, dont le pays participe avec l'ONU et l'armée malienne à cette formation.
"Des exactions ont été commises dans le nord du Mali par les groupes rebelles et par des militaires maliens. Nous devons évoluer vers une situation de respect total des droits humains sur le terrain", a-t-elle ajouté.
L'armée malienne a été accusée de graves violences contre des membres des communautés arabe et touareg, souvent assimilées aux groupes islamistes.
Mardi, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a encouragé le régime de transition à Bamako à enquêter sur des affirmations selon lesquelles des soldats maliens ont torturé sept personnes soupçonnées d'être des partisans de groupes islamistes armés à Léré, près de Tombouctou", dans le nord-ouest du Mali.
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