Le Mali est touché par une crise multidimensionnelle (politique, sécuritaire et humanitaire) et est apparu comme un des pays les plus fragiles du Sahel en 2012. Deux millions de Maliens sont encore considérés en insécurité alimentaire (selon la dernière enquête d’urgence sur la sécurité alimentaire (EFSA) conjointe PAM/SAP aout/Sept 2012).
Depuis janvier 2012, plus de 430.000 Maliens ont fui le conflit au nord du pays. Plus de 170 000 personnes, dont une majorité de femmes et d’enfants, se sont réfugiées dans les pays voisins, principalement au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger. Sur le territoire malien, la majorité des 260 000 personnes déplacées internes vit dans des conditions difficiles, dans des maisons louées ou des centres urbains surpeuplés et dépend principalement de l’aide de leurs proches et de l’assistance humanitaire.
Depuis l’intensification des combats en janvier 2013, le nombre de personnes déplacées fuyant les régions du nord vers le sud s’est accru de 15 973 en moins d’un mois, dont 2 441 personnes dans la région de Ségou1. Ces personnes s’ajoutent aux déplacés venus depuis mars 2012 des régions du nord, la région de Ségou comptant désormais un total de 46 582 déplacés2, dont 9 841 dans le cercle de Niono.
La zone affectée par le conflit dans le cercle de Niono est classée dans le profil Household Economy Approach (HEA) comme une zone clé pour les moyens d’existence en raison du riz irrigué. 18% de la population du cercle de Ségou y est très pauvre et 36% y est pauvre. Ces ménages dépendent de l’agriculture vivrière pour se nourrir et en tirer des revenus en vendant une partie de leur production agricole. Toute la zone est ainsi dépendante du riz, que ce soit pour les revenus ou pour l’alimentation.
La situation humanitaire est fragile et peut se détériorer rapidement, en particulier pour les couches de la population les plus vulnérables. L’accès aux zones affectées par le conflit demeure limité, les routes commerciales ne sont pas toutes accessibles et certaines sont considérées peu sécurisées Le libre passage des biens et des personnes est entravé par les opérations militaires et les marchés ont été fortement affectés. De nombreuses infrastructures ont également été détruites, notamment pour 7 des 23 villages de la commune rurale de Diabaly. Le conflit a également provoqué une dégradation évidente de la situation de protection des populations.