Communiqué de presse n° 13/73
Le 13 Mars 2013
Une mission du Fonds monétaire international (FMI) conduite par M. Christian Josz, a séjourné à Bamako du 28 février au 13 mars et est parvenue à un accord préliminaire sur la poursuite du soutien au Mali dans le cadre de la facilité de crédit rapide (FCR).
La mission a rencontré M. Django Cissoko, Premier Ministre, M. Tièna Coulibaly, Ministre de l’Économie, des Finances et du Budget, M. Marimpa Samoura, Ministre délégué chargé du Budget, M. Konzo Traoré, Directeur national de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, ainsi que des représentants de l’Assemblée nationale, de la société civile, des syndicats, du secteur privé et des partenaires au développement du Mali.
Au terme de la mission, M. Josz a fait la déclaration suivante :
«En 2012, l'économie du Mali a souffert de la crise politique et sécuritaire. L'occupation du Nord du pays a perturbé la production agricole et le commerce. L'instabilité politique et l’insécurité dans le Sud ont freiné l'investissement. Le nombre de voyageurs à destination du Mali a considérablement chuté, ce dont ont particulièrement souffert le secteur du commerce et celui de l’hôtellerie et de la restauration. Les bailleurs de fonds ont interrompu leur soutien budgétaire et une bonne partie de leur aide-projet. En réaction, le gouvernement a réduit la plupart des dépenses d'équipement, de sorte que le secteur du bâtiment et des travaux publics a accusé un net repli. Cependant, la campagne agricole 2012-13 a été bonne et le secteur minier a aussi contribué à la croissance. Globalement, le Produit Intérieur Brut (PIB) s’est contracté de 1,2 pour cent en volume et l’inflation moyenne a augmenté jusqu`à 5,3 pour cent en raison de la mauvaise campagne agricole en 2011.
«A la suite de l'évolution récente favorable de la situation politique et sécuritaire, les perspectives économiques pour 2013 sont encourageantes. La croissance du PIB devrait atteindre 4,8 % en volume et, grâce aux bonnes récoltes, l'inflation devrait tomber en dessous de 3 %. Plusieurs bailleurs de fonds ont annoncé la reprise de leur aide au développement après que les autorités eurent adopté une feuille de route pour rétablir l'administration dans le Nord et organiser des élections. Le gouvernement prépare une loi de finances rectificative pour allouer cette aide. Ces fonds seront utilisés pour financer la mise en œuvre de la feuille de route et pour soutenir le secteur privé en réglant les arriérés et en reprenant les dépenses d'équipement. Grâce à l'intervention militaire de partenaires étrangers, les dépenses militaires devraient rester à l’intérieur de l'enveloppe prévue dans le budget initial.
Il n'en demeure pas moins que des besoins essentiels ne sont toujours pas financés. Le gouvernement présentera ces besoins aux bailleurs de fonds lors de la table ronde qui doit se tenir en mai à Bruxelles dans l'espoir de combler l'écart de financement qui subsiste pour 2013 et les années à venir.
«Le FMI a apporté son concours au Mali en janvier sous forme d'un décaissement de 18 millions de dollars ( environ 9 milliards de francs CFA) au titre de la FCR et il a la ferme volonté de continuer à soutenir le Mali au moment où il sort de la crise. La mission est parvenue à un accord préliminaire sur des indicateurs quantitatifs pour le reste de 2013 et des réformes d'accompagnement. Sur cette base, et pour autant que les résultats restent bons jusqu'à fin mars, la mission proposera un deuxième décaissement, d'un montant de 15 millions de dollars (7,5 milliards de francs CFA), au titre de la FCR. La réunion du Conseil d'administration pour examiner ce dossier est prévue pour début juin.
«Les membres de la mission tiennent à remercier les autorités pour leur excellente organisation, les informations exhaustives qu’elles ont mises à leur disposition, et les entretiens francs et productifs qu’ils ont eus avec elles.»