Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme poursuit ses activités au Mali malgré les nombreux défis posés par l'insécurité dans ce pays. Il justifie cet engagement par les besoins sanitaires considérables à Bamako et ailleurs dans le nord du pays. À cet égard, le Fonds signera de nouvelles subventions d'un montant de 68 millions pour des programmes de lutte contre le paludisme et la tuberculose. L'objectif est de financer cinq millions de moustiquaires imprégnées et d'augmenter de 30% le traitement de la tuberculose.
Pour le paludisme, l'achat et la distribution de cinq millions de moustiquaires imprégnées permettront de tripler le nombre de moustiquaires déjà distribuées. Concernant la tuberculose, ces nouveaux fonds aideront le Mali à augmenter de 30% le dépistage et le traitement des patients.
En raison des derniers développements, le Fonds a dû adapter son dispositif pour pouvoir venir en aide aux Maliens qui se sont réfugiés dans les pays voisins. « Notre dispositif sur place s'adapte de manière permanente aux défis qui sont très dynamiques. Nous essayons de nous adapter aux problématiques de chaque pays », souligne le Responsable régional du Département Afrique et Moyen Orient.
Pour une meilleure transparence de la gestion des fonds remis au Mali, le Fonds mondial a mis en place une série d'éléments de sauvegarde pour garantir que les fonds soient bien utilisés et arrivent aux véritables destinataires. En effet, en 2010, le Bureau de l'Inspecteur général avait relevé d'importantes irrégularités et des utilisations abusives des subventions au Mali. Suite à cette enquête, le Fonds avait demandé à Bamako de rembourser 5,3 millions de dollars US. À ce jour, le Mali a remboursé 300.000 dollars. « Mais c'était avant le coup d'état et le conflit qui ont suivis », précise Lelio Marmora.
Depuis 2011, le Fonds mondial a donc déployé des mécanismes de gestion et de suivi des subventions, tandis que le PNUD renforçait les mesures de protection contre la fraude et élargissait l'accès du Fonds aux audits internes des programmes qu'il finance.
Le Fonds mondial finance des programmes au Mali depuis décembre 2003 et a versé, à ce jour, près de 200 millions de dollars US qui ont servi à fournir un traitement antirétroviral à 30 000 patients, à détecter et à soigner 17 000 cas de tuberculose à frottis positif et à distribuer 1,4 million de moustiquaires imprégnées d'insecticide de longue durée au Mali. (Interview : Lelio Marmora, Responsable régional du Département Afrique et Moyen Orient au Fonds mondial ; propos recueillis par Alpha Diallo)