Goudébou se trouve au Nord Est de la région de Dori, située à 268 km au Nord de Ouagadougou, et à une centaine de kilomètres de la frontière malienne.
Cette bourgade abrite un camp de réfugiés qui s’étend sur 120 ha. Selon Guillaume Coulibaly, ce camp pourrait bien être redimensionné à cause de l’arrivée de plus en plus massive des réfugiés maliens depuis le déclanchement de l’opération Serval.
A l’entrée du camp, encerclé doté de grilles de protection, se trouve un poste de police. C’est un camp qui répond aux normes d’un camp planifié, selon les spécialistes de l’humanitaire. Il est placé sous la responsabilité de Guillaume Coulibaly.
Guillaume Coulibaly est un jeune burkinabé d’une trentaine d’années, spécialiste du droit humanitaire, doublé d’un grand humaniste. Il se sent toujours interpellé par la fragilité humaine. La preuve, il a quitté un cabinet d’avocats pour assurer la gestion de ce camp depuis son ouverture en octobre 2012, soit plus de neuf mois après celui de Mentao.
Avant l’intervention de l’armée française et de ses alliés, ce camp ne comptait que 5.000 réfugiés. Aujourd’hui, il est à plus de 10.000 réfugiés pris en charge chaque jour. Guillaume prévoit que d’ici quelque mois, ce camp pourrait devenir l’un des plus grands à accueillir les réfugiés de la crise malienne aux pays des hommes intègres.
Parmi ces réfugiés, les plus nombreux sont des touaregs mais on y trouve aussi des Sonraï et d’autres ethnies africaines du Mali. En plus clair, il y a aussi des noirs qu’on ne retrouve presque pas dans les camps de Mentao. Des maires de communes, des conseillers nationaux et autres autorités sont aussi là…
Les réfugiés sont installés sous des tentes qui sont organisées en blocs. Un bloc est tout simplement un ensemble de 16 tentes pour 16 ménages. Ces blocs sont comme des îlots dans ces camps. La liberté est entièrement laissée aux réfugiés de choisir leur bloc d’installation sur la base des affinités et de la confiance. La vie sous les tentes n’est pas aisée et comporte beaucoup d’exigences.
La gestion du camp se fait avec les leaders naturels des groupes de réfugiés. L’un des principes d’administration que les intervenants se sont imposés dans ce camp est de ne jamais entrer dans le jeu des considérations ethniques ou raciales ou encore politiques. Tous les réfugies sont égaux. Les intervenants doivent rester professionnels et se mettre à l’écoute de tous, sans considération aucune.
Depuis l’installation de ce camp à Goudebou, aucun cas d’agression ou d’hostilité n’a été enregistré ni de la part des réfugiés maliens ni de la part des populations locales. La cohabitation est presque parfaite. A l’entrée du camp se trouve un marché, dont l’approvisionnement est assuré par les populations locales.
Guillaume renseigne que les réfugiés enterrent même leurs morts dans le cimetière de la localité sans aucun problème.
Roger GOMIS
Chargé de Communication
Caritas Sénégal