A. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Depuis le mois de janvier 2012, le Mali est touché par une crise sécuritaire, politique et humanitaire d’une ampleur et d’une complexité sans précèdent qui affecte un total de 5.010.000 de personnes1. Cette crise a touché aussi bien le nord que le sud du sud du pays.
Au nord, un conflit armé a scellé la partition du territoire malien avec le départ de toutes les autorités institutionnellement reconnues et au sud le coup d’Etat qui a eu pour effet d’entrainer une instabilité constitutionnelle.
La crise sécuritaire au nord a eu pour effet d’une part, d’entrainer des déplacements massifs de populations des grandes agglomérations vers les zones rurales ou vers les pays limitrophes tels que la Mauritanie, l’Algérie, le Burkina et le Niger. En date du 26 juin, le nombre de déplacés internes était estimé à 158.857 et le nombre de réfugiés dans les pays limitrophes à 181.742. Et d’autre part, la destruction et/ou le pillage des infrastructures étatiques en particuliers les centres de santé et le départ du personnel de santé a entrainé une réduction considérable de l’accès aux soins de santé de base pour les populations restées en place. Il faut noter qu’historiquement les régions du nord Mali connaissaient le plus faible taux de couverture vaccinal du Mali en particulier dans les zones de vaste étendue tels que les cercles de Ménaka et de Tessalit.
Les populations restées sur place ont connu une diminution de leurs revenus et de leurs pouvoirs d’achat. Le rapport d’évaluation conjointe du PAM/SAP EFSA conduite en septembre 2012 révélait un niveau d’insécurité alimentaire de plus de 30% dans les trois régions occupées (supérieur à 40% à Kidal), un déficit important de consommations alimentaires combinées à un épuisement accéléré ou une perte totale de leurs moyens de subsistance.
L’enquête SMART de 2011 a révélé pour l’année 2012 dans la région de Tombouctou une prévalence de 16% chez les enfants de moins de 5 ans ; à Gao, ce taux s’élevait à 15.2% tandis qu’il était de 6% pour la région de Kidal. Au total donc, dans les trois régions nord du Mali, 45.517 enfants de moins de 5 ans risquaient de faire un épisode de malnutrition aiguë durant l’année, sur lesquels 13.718 étaient à risque de malnutrition aiguë sévère.
C’est dans ce contexte que Médecins du Monde Belgique (MdM-B) a entrepris d’organiser du 30 Septembre au 06 octobre 2012 une campagne de vaccination financée par l’UNICEF contre la rougeole et la poliomyélite couplée à la supplémentation en vitamine A, du dépistage de la malnutrition aiguë et du déparasitage organisée dans le District Sanitaire de Ménaka.